New York (awp/afp) - Wall Street baissait jeudi à la mi-séance, plombée comme l'essentiel des autres Bourses par de mauvais chiffres sur le commerce chinois, au moment où les investisseurs s'inquiètent déjà d'un resserrement monétaire américain: le Dow Jones perdait 0,65% et le Nasdaq 0,71%.

Vers 16H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 118,75 points à 18.025,45 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 37,09 points à 5.201,93 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 13,42 points, soit 0,63% à 2.125,76 points.

"Aujourd'hui, ce qui met le marché sous pression, c'est la combinaison de chiffres chinois et des inquiétudes sur la Réserve fédérale (Fed)", a résumé Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial.

La majorité des marchés mondiaux était déprimée par l'annonce d'un gros coup de froid sur le commerce extérieur de la Chine en septembre avec un repli conjugué des exportations et des importations, qui augure mal des perspectives de reprise de la deuxième économie mondiale.

"Ces chiffres sont une source d'inquiétudes pour les marchés mondiaux car ils envoient un message défavorable sur l'économie et font craindre que la Chine engage officieusement une dévaluation compétitive du yuan pour relancer la demande de ses exportations", a écrit Patrick O'Hare de Briefing, rappelant que la monnaie chinoise était déjà au plus bas depuis six ans face au dollar.

Dans ce contexte, les indices américains n'ont guère profité de l'annonce d'inscriptions hebdomadaires au chômage au plus bas depuis plus de 40 ans ainsi que d'une reprise de la hausse des prix à l'importation en septembre.

Ces chiffres, notamment sur le chômage, vont surtout "dans le sens d'une hausse des taux de la Fed", a souligné M. O'Hare.

Les investisseurs apparaissent de plus en plus résignés à l'idée que la banque centrale va reprendre son resserrement monétaire en décembre, un an après avoir relevé ses taux pour la première fois depuis 2006.

A ce titre, "un responsable de la Fed, (Patrick) Harker, a encore estimé ce matin que l'économie allait bien et s'est prononcé pour une hausse des taux d'ici la fin de l'année", a rapporté M. Cardillo.

Le président de la Fed de Philadelphie n'aura pas le droit de vote lors de la réunion de décembre mais il le gagnera à partir de l'année suivante au sein du comité de politique monétaire, ce qui donne une importance particulière à ces propos.

- Delta se redresse -

Parmi les valeurs, la compagnie ferroviaire CSX montait de 1,97% à 30,81 dollars malgré une baisse de ses bénéfices trimestriels, le marché semblant estimer que le groupe avait bien résisté à ce qu'il qualifie lui même de "vents contraires dans l'énergie et la macroéconomie".

La compagnie aérienne Delta Air Lines prenait 1,09% à 39,70 dollars, se reprenant après avoir ouvert dans le rouge dans le sillage de l'annonce d'un recul de son bénéfice trimestriel en raison de la panne informatique qui a cloué ses avions au sol plusieurs heures début août et de surcapacités.

Le fabricant de cosmétiques Ulta, qui a relevé ses prévisions de résultats trimestriels et annuels, s'adjugeait 9,56% à 261,82 dollars.

La banque Wells Fargo perdait 2,01% à 44,41 dollars, sans profiter de l'annonce du départ avec effet immédiat de son PDG John Stumpf à la suite du scandale des comptes factices ouverts au nom de clients et à leur insu.

Le constructeur de motos Harley Davidson reculait de 0,34% à 50,02 dollars, les investisseurs digérant des propos de son directeur général, rapportés par plusieurs médias, sur l'intention du groupe d'accentuer sa présence sur les marchés asiatiques.

Le marché obligataire montait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissant à 1,747% contre 1,771% mercredi soir et celui des bons à 30 ans à 2,480% contre 2,501% précédemment.

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