par Brad Dorfman

Le leader mondial de la distribution a cependant publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes et a relevé ses prévisions de résultats annuels, grâce notamment à des réductions de coûts et à la croissance de son activité sur les marchés internationaux.

Les analystes se demandent néanmoins pendant combien de temps le groupe pourra encore compter sur les réductions de coûts pour soutenir ses bénéfices, alors qu'il rencontre des difficultés avec ses ventes aux Etats-Unis.

"Même s'ils ont relevé leurs prévisions pour l'ensemble de l'année, de combien peuvent-ils encore réduire leurs dépenses d'exploitation?", s'interroge Brian Sozzi, analyste chez Wall Street Strategies.

Le groupe a annoncé que sa stratégie de prix cassés sur des produits sélectionnés dans ses magasins aux Etats-Unis n'avait pas réussi à relever les ventes autant qu'escompté. A la place, le groupe a mis l'accent en juillet sur une gamme élargie de ce qu'il appelle "everyday low prices" (prix bas quotidiens) afin d'attirer la clientèle.

DES CLIENTS PRUDENTS

"La lenteur de la reprise économique va continuer d'affecter notre clientèle, et nous nous attendons à ce qu'elle reste prudente en termes de dépenses", déclare le directeur général du groupe, Mike Duke, dans un communiqué.

Wal-Mart a également estimé que l'amélioration des ventes à périmètre comparable prendrait du temps et a dit prévoir une évolution de ces ventes au troisième trimestre comprise entre une baisse de 2% et une hausse de 1%.

Vers 15h20 GMT, le titre prenait 2,26%, à 51,55 dollars.

Le directeur financier du distributeur, Tom Schowe, a de son côté déclaré que le groupe relevait ses prévisions de bénéfice annuel sur la base d'une performance opérationnelle solide au premier semestre, et a ajouté que Wal-Mart poursuivrait ses efforts de réduction des dépenses dans l'avenir.

Sa prévision de bénéfice par action pour l'ensemble de l'exercice passe désormais à une fourchette allant de 3,95 à 4,05 dollars contre une précédente estimation de 3,90 à 4,00 dollars, alors que les analystes anticipaient un profit de 3,99 dollars par action.

Pour son deuxième trimestre fiscal clos le 31 juillet, Wal-Mart a dégagé un bénéfice de 3,6 milliards de dollars, ou 97 cents par action, contre un profit de 3,48 milliards de dollars (89 cents par titre) pour la même période un an plus tôt.

Les analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S attendaient en moyenne un bénéfice par action de 96 cents.

Son chiffre d'affaires a crû de 2,8%, à 103,73 milliards de dollars, en dessous des attentes des analystes qui tablaient sur 105,33 milliards de dollars.

Dans ses magasins discount aux Etats-Unis, marché clé pour le groupe, les ventes ont reculé de 1,8% à périmètre comparable.

Les ventes à l'international ont augmenté de 11%, grâce notamment à la solidité de son activé au Mexique et à ses ouvertures de magasins au Brésil et en Chine. A taux de change constants, les ventes à l'international ont augmenté de 7,3%.

Si une partie des difficultés du groupe est liée à la sensibilité de sa clientèle à l'état de l'économie et au niveau des prix de certaines matières premières, comme ceux du gaz, certains problèmes de Wal-Mart sont de son propre fait, comme sa décision malheureuse de retirer des centaines d'articles de ses magasins dans le cadre d'un plan annoncé en 2008.

Alexandre Boksenbaum-Granier et Florent Le Quintrec pour le service français, édité par Dominique Rodriguez