Le scandale de la triche aux tests anti-pollution devrait encore poursuivre Volkswagen en 2016 après avoir gâché sa fin d'année 2015. Hier soir, le ministère américain de la Justice a annoncé le dépôt d'une plainte au civil contre le constructeur automobile allemand suite à la violation par le groupe des règles concernant la protection de l'environnement aux Etats-Unis. Cette procédure, qui concerne 600 000 véhicules diesel munis du logiciel tricheur, pourrait déboucher sur une lourde amende. Cette perspective pèse sur le titre Volkswagen qui perd 4,63% à 120,55 euros à Francfort.

Avant la procédure lancée par le gouvernement américain, des enquêtes avaient été lancées en Europe. Ainsi, l'office européen de lutte antifraude de l'Union européenne s'interroge sur l'utilisation de crédits de la BEI accordés à Volkswagen ces dernières années. Des investigations sont également menées contre Bosch, un fournisseur de Volkswagen.

De son côté, le Parlement européen a voté mi-décembre la mise en place d'une commission pour enquêter sur les violations des règles de l'UE concernant les essais d'émissions de voiture et les échecs présumés des États membres de l'UE et de la Commission européenne à faire respecter les normes.

Pour rappel, le scandale du "dieselgate" a éclaté le 18 septembre dernier. A cette date, l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a accusé Volkswagen de munir ces véhicules vendus aux Etats-Unis d'un logiciel destiné à limiter les émissions de dioxyde d'azote lors des tests d'homologation. Ces révélations ont entrainé la démission du président du directoire de Volkswagen et la réorganisation du groupe.

En fin d'année, Volkswagen a indiqué qu'il procéderait aux premiers rappels des véhicules concernés par l'affaire dans le courant du premier trimestre 2016. Après avoir fait homologuer des moteurs conformes par l'autorité allemande des transports, il va donc pouvoir les intégrer à ses véhicules.

En attendant, le groupe est confronté à une érosion de ses ventes depuis l'automne et a annoncé une baisse de ses investissements de près de un milliard d'euros cette année.