L'organisme de surveillance budgétaire du Canada a estimé mercredi que l'accord offrant à Volkswagen des crédits d'impôt à la production pour construire une gigafactory de batteries dans le pays coûtera aux contribuables environ 2,4 milliards de dollars canadiens (1,8 milliard de dollars) de plus que ce qui avait été annoncé.

Ces prévisions interviennent alors que le gouvernement tente d'adoucir un accord de subvention pour le fabricant de Jeep Stellantis, qui a interrompu la construction d'une usine de batteries pour véhicules électriques (VE) de plus de 5 milliards de dollars canadiens dans l'Ontario, déclarant qu'Ottawa n'avait pas tenu ses promesses.

En avril, le Canada et le constructeur automobile allemand Volkswagen se sont engagés à investir ensemble plus de 20 milliards de dollars canadiens dans l'usine prévue en Ontario, ce qui représente le plus gros investissement dans la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques du pays.

Cette somme comprend jusqu'à 13,2 milliards de dollars canadiens de crédits d'impôt pour la fabrication jusqu'en 2032 et une subvention fédérale de 700 millions de dollars canadiens.

Dans un examen de l'accord, le directeur parlementaire du budget (DPB) Yves Giroux a déclaré que les crédits d'impôt coûteraient finalement un peu moins que prévu, mais qu'Ottawa devrait procéder à des ajustements fiscaux d'environ 2,8 milliards de dollars canadiens pour s'assurer que Volkswagen reçoive le soutien promis.

Le gouvernement canadien a déclaré que son accord était conçu pour égaler les subventions à la production offertes par la loi américaine sur la réduction de l'inflation (IRA), un ensemble massif de mesures d'incitation en faveur des technologies propres.

En vertu de la législation canadienne, toute aide financière accordée à une entreprise par le gouvernement est considérée comme un revenu et est donc imposable. Pour que l'accord corresponde aux subventions de l'IRA, le gouvernement fédéral devrait renoncer aux impôts prélevés, selon le DPB.

Le Canada, qui abrite un important secteur minier pour des minéraux tels que le lithium, le nickel et le cobalt, tente de séduire les entreprises impliquées à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques, alors que le monde cherche à réduire les émissions de carbone.

M. Giroux a déclaré que les avantages économiques de la construction de l'usine Volkswagen "sont marginaux", mais le DPB n'a pas estimé les avantages de l'usine lorsqu'elle sera pleinement opérationnelle. (1 $ = 1,3283 dollar canadien) (Reportage d'Ismail Shakil à Ottawa ; Rédaction d'Alexander Smith)