Dans le procès pour fraude dans le cadre du scandale des moteurs diesel truqués chez Audi, l'un des ingénieurs accusés veut obtenir une condamnation clémente en faisant des aveux complets.

Le développeur de moteurs Giovanni P., qui avait déjà admis une part de responsabilité dans les manipulations des gaz d'échappement, a reconnu mardi devant le tribunal de Munich les accusations portées contre lui. L'Italien a déclaré à l'audience, par la voix de son avocat Walter Lechner, qu'il savait que les dispositifs d'invalidation ne seraient pas conformes à la loi. Le tribunal n'avait pas expressément reconnu l'existence d'un tel aveu et n'avait donc considéré les déclarations antérieures de l'ingénieur que comme des aveux partiels.

L'accusé et son avocat ont ainsi réagi à la pression du tribunal au 162e jour du procès. Le juge Stefan Weickert, président du tribunal, avait menacé cet ingénieur, l'ancien patron d'Audi Rupert Stadler, coaccusé, et l'ancien chef de la division moteurs d'Audi et membre du directoire de Porsche Wolfgang Hatz, d'une condamnation pour fraude. Ils encourent jusqu'à dix ans de prison. Après deux ans et demi de négociations, Weickert estime qu'il y a suffisamment de preuves pour une condamnation. En cas d'aveux complets, des peines avec sursis sont toutefois possibles, avait déclaré le juge il y a une semaine. Stadler et Hatz, qui ont toujours rejeté les accusations, ne se sont pas encore exprimés à ce sujet. Leurs avocats ont convenu mardi avec le tribunal d'un délai de réflexion supplémentaire jusqu'à la deuxième quinzaine d'avril.

Le quatrième accusé est sorti d'affaire depuis mardi. Le procès de l'ingénieur Henning L. sera abandonné contre une amende de 25.000 euros, a déclaré le juge Weickert. L'argent devrait être versé à deux associations de protection de l'environnement et de la nature. Le parquet a abandonné ses poursuites pour escroquerie, faux témoignage indirect et publicité mensongère à l'encontre de cet homme. Le moins gradé des quatre accusés à ce jour est donc présumé innocent.

Le procès est l'une des procédures judiciaires les plus en vue dans le cadre de l'enquête sur le scandale du diesel chez Volkswagen et sa filiale Audi. Le scandale des millions de valeurs d'émission manipulées a éclaté en septembre 2015. Le procès pénal de Munich est en cours depuis septembre 2020. Selon l'accusation, les ingénieurs auraient manipulé les moteurs de manière à ce qu'ils respectent les valeurs d'émission légales sur le banc d'essai, mais pas sur la route. Le patron d'Audi, M. Stadler, aurait omis de stopper la vente des voitures manipulées après l'éclatement du scandale.

(Rapport de Jörn Poltz, rédigé par Hans Seidenstücker. Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et les marchés).