Madrid (awp/afp) - Le gouvernement espagnol a donné son feu vert mardi à la vente de Vodafone Espagne au fonds Zegona Communications, dans un contexte de profonde recomposition du marché des télécoms dans le pays.

Le gouvernement "a autorisé l'achat par l'entreprise Zegona de Vodafone Espagne", a annoncé, à l'issue du conseil des ministres, José Luis Escriva, ministre de la Transition digitale, en justifiant cette décision par les engagements pris par Zegona en matière "d'investissements".

Ce fonds, créé par des anciens cadres de Virgin Media, "s'est engagé" à mettre en oeuvre "à moyen terme un plan d'investissement très important dans le domaine des télécommunications, tant dans le domaine de la téléphonie fixe que mobile", a-t-il détaillé.

Le groupe britannique avait annoncé fin octobre la vente de sa branche espagnole à Zegona Communications pour cinq milliards d'euros, dont 4,1 milliards d'euros en numéraire et 0,9 milliard d'euro en actions. Cette opération a déjà obtenu le feu vert de l'autorité de la concurrence espagnole.

Avec l'aval donné par le gouvernement, la cession de Vodafone Espagne "devrait être finalisée à la fin du mois de mai", a précisé dans un communiqué le groupe britannique, qui prévoit d'utiliser une partie du produit de cette vente pour un programme de rachat d'actions.

Vodafone avait justifié en octobre la vente de sa filiale, lancée en 2001, par ses "rendements structurellement faibles". Cela "nous permettra de concentrer nos ressources sur des marchés" ayant une "échelle suffisante", avait fait valoir sa directrice générale, Margherita Della Valle.

Le géant britannique, en difficulté depuis plusieurs années, a engagé l'an dernier une vaste restructuration de ses activités, avec près de 11.000 suppressions d'emplois sur trois ans, afin de se concentrer sur certains marchés considérés comme les plus porteurs.

Ce virage stratégique l'a conduit à se séparer également de sa filiale italienne, vendue pour huit milliards d'euros à l'opérateur suisse Swisscom.

La vente de la filiale espagnole de Vodafone survient dans un contexte de profonde recomposition du marché des télécommunications dans le pays, liée notamment à la fusion d'Orange et MasMovil, à laquelle la Commission européenne a donné son feu vert mi-février.

Ce mariage a donné naissance à un géant de la téléphonie, MasOrange, capable de concurrencer l'opérateur historique Telefonica.

Ce dernier reste le premier groupe téléphonique en Espagne sur le secteur du mobile, avec 27% de part de marché. Mais il est devancé par MasOrange pour le nombre total de clients et doit faire face à une pression croissante des groupes low cost, comme le roumain Digi, désormais quatrième opérateur du pays.

afp/rp