Le temps c'est de l'argent et CGG en manque. Mois de 48 heures après le feu vert de ses actionnaires, le spécialiste des services et équipements géophysiques a annoncé le lancement d'une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription d'un montant d'environ 350 millions d'euros. Ces capitaux frais serviront principalement à couvrir l'insuffisance de son fonds de roulement et, accessoirement, au financement de ses activités afin de limiter le tirage des lignes de crédit renouvelable.

A la Bourse de Paris, le titre gagne de 4,59% à 2,28 euros, le rebond des cours du pétrole reléguant au second plan de la forte décote consentie par CGG pour attirer les investisseurs.

Le prix de souscription a été en effet fixé à 0,66 euro par action à raison de trois actions nouvelles pour une action existante. Il fait apparaître une décote de 71,55% par rapport au cours de clôture de l'action CGG du 11 janvier 2016 (2,32 euros).

L'opération est ainsi fortement dilutive, avec une multiplication par quatre du nombre de titres (708 millions d'actions post augmentation de capital contre 177 millions préalablement) soit une dilution de 75%.

Les deux principaux actionnaires, le tandem composé de la banque publique BPI France (7,04% du capital) et de l'Institut français du pétrole énergies nouvelles (3,58%), se sont engagés à souscrire à l'opération à la hauteur de leur participation. De même que Total, un des principaux clients, qui pourrait injecter, si nécessaire, jusqu'à 35 millions d'euros, soit 10% de l'enveloppe globale.

Gilbert Dupont a réitéré sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 5 euros. Sur la valeur à la suite de ces annonces. Pour le courtier, cette opération, certes fortement dilutive, devrait contribuer au recentrage du groupe sur des activités à plus forte valeur ajoutée et plus résilientes aux cycles.

L'enjeu est de taille pour CGG qui a perdu un milliard de dollars au troisième trimestre 2015 en raison de la chute des investissements des compagnies pétrolières dans le sillage du brut. Le prix de l'action a été divisé par trois depuis son pic récent de 7 euros mi-mai.