STRASBOURG, 21 novembre (Reuters) - Un rapport commandé par le ministère des transports recommande la relance du projet de contournement autoroutier de Strasbourg dans une version réduite à deux fois deux voies au lieu de trois dans sa version initiale.

Le projet de "Grand contournement ouest" (GCO), contesté en Alsace par les écologistes et les socialistes, avait été abandonné en juin 2012, au lendemain de l'élection présidentielle, faute, pour le concessionnaire, Vinci d'avoir réuni les financements, selon le gouvernement.

Le groupe de BTP avait contesté cette explication.

"La position de l'Etat est favorable à la reprise du projet et à sa remise en concession", a déclaré jeudi le préfet du Bas-Rhin, Stéphane Bouillon, au vu des conclusions du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD).

L'étude conclut à la nécessité de réaliser un nouveau contournement autoroutier de Strasbourg à deux fois deux voies de 24 kilomètres sur le tracé initialement prévu, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Strasbourg, dans le prolongement des autoroutes A-4 et A-35.

L'autoroute A-35, qui tient lieu aujourd'hui de périphérique de Strasbourg voit passer, à deux kilomètres de la cathédrale, un trafic compris entre 133.000 et 180.000 véhicules par jour avec des pointes de 9.000 à 13.000 véhicules sur deux fois trois voies.

Les ingénieurs estiment qu'une grande partie du trafic de transit, soit 26 à 30.000 véhicules dont 4.700 à 5.200 poids lourds, devraient se reporter sur l'autoroute de contournement.

ACHÈVEMENT EN 2018 ?

Le coût de l'infrastructure avait été estimé à 750 millions d'euros dans sa version à deux fois trois voies. Son redimensionnement pourrait permettre une économie de 50 à 80 millions, selon les deux ingénieurs.

Le lancement d'un appel à concession est prévu début 2014.

L'achèvement de ce tronçon autoroutier à péage, une nouveauté dans une région dont la plupart des autoroutes sont gratuites, pourrait intervenir en 2018.

Le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, tout comme les présidents UMP du conseil régional et du conseil général, Philippe Richert et Guy-Dominique Kennel, ont cette fois approuvé d'une même voix le projet.

Alsace Nature, fédération des associations de défense de l'environnement, a en revanche critiqué une relance d'un projet dont elle continue à contester la pertinence.

"Dans un même mouvement, le gouvernement et l'opposition remettent en question l'écotaxe et relancent le GCO. Quelle belle unité dans la fuite en avant ! On ne peut pas faire mine de s'inquiéter du changement climatique et poursuivre des politiques de ce type", a dit dans un communiqué son président Maurice Wintz. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)