MARSEILLE, 23 octobre (Reuters) - La direction de la SNCM, qui prône un redressement judiciaire de la compagnie maritime en grande difficulté, tente de rassurer personnels et clientèle en annonçant jeudi l'ouverture des réservations pour l'année 2015.

"Alors que les perspectives de redressement judiciaire inquiètent les parties prenantes de la SNCM, l'ouverture des réservations apporte la démonstration que la probable discontinuité juridique ne signifie pas la fin des activités", affirme-t-elle dans un communiqué.

"Quel que soit le moment où il interviendrait, le redressement judiciaire ouvrirait une période d'observation pendant laquelle les bateaux continuent d'assurer le service en attendant qu'un repreneur soit trouvé", précise-t-elle.

La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), est détenue à 66% par Transdev - coentreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts -, à 25% par l'Etat et à 9% par ses salariés.

Comme Transdev et le gouvernement, la direction estime que la solution est de placer la compagnie en redressement judiciaire afin de créer une nouvelle société, plus attractive pour un éventuel repreneur et libérée des aides à rembourser.

La Cour de justice de l'Union européenne, rejetant les recours de la France, a confirmé le 4 septembre que la SNCM devait rembourser les aides d'Etat perçues par la compagnie maritime lors de sa privatisation.

Cette décision porte sur environ la moitié des 440 millions d'aides d'Etat que l'UE réclame à la SNCM, dont le remboursement mettrait définitivement la compagnie à terre.

La direction de la SNCM précise encore poursuivre son travail sur un "périmètre d'activité à l'équilibre et préservant le maximum d'emplois", un périmètre qu'elle a chiffré entre 800 et 1.000 emplois sur les 1.508 CDI que compte l'entreprise.

Une dernière réunion entre partenaires sociaux, représentants de l'Etat et actionnaires de la compagnie autour du médiateur nommé par le ministère des Transports, Gilles Bélier, est programmée le 28 octobre.

La compagnie ne peut être placée en redressement judiciaire avant la fin octobre, conformément au moratoire signé par les partenaires sociaux à l'issue d'une grève de 17 jours qui a paralysé le trafic au début de l'été. (Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)