PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le fabricant de tubes sans soudure pour l'industrie pétrolière Vallourec a annoncé mercredi un fort recul de son chiffre d'affaires au premier trimestre, sous l'effet de la crise du Covid-19 et de la baisse des prix du pétrole, alors que ses résultats ont relativement résisté grâce à l'ajustement des coûts variables de l'entreprise.

"La pandémie de Covid-19 a généré une baisse considérable de la demande et des prix du pétrole, ce qui a conduit nos clients à ajuster leurs investissements dans l'Exploration et la Production. Le marché du pétrole et gaz non-conventionnel américain est de loin le plus touché", a déclaré Edouard Guinotte, le président du directoire, cité dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires de Vallourec a diminué de 16,8% à données publiées au cours des trois premier mois de cette année, et de 15,1% à taux de change constants, à 853 millions d'euros d'euros. Le chiffre d'affaires de la division Pétrole, Gaz, Pétrochimie a reculé de 17,1% à données publiées et de 16,8% à taux de change constants, à 613 millions d'euros. La division Industrie et Autres a vu son chiffre d'affaires baisser de 18,2% à données publiées et de 12,3% à taux de change constants, à 193 millions d'euros.

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) de Vallourec a été stable à 68 millions d'euros, contre un Ebitda de 67 millions d'euros au premier trimestre 2019, la marge d'Ebitda progressant de 1,5 point à 8% du chiffre d'affaires. Face à la sévère chute de son marché, le groupe a mis en oeuvre des mesures d'adaptation fortes, comprenant en particulier la réduction de ses effectifs de plus d'un tiers, soit plus de 900 postes, en Amérique du Nord.

Au cours des trois premiers mois de cette année, l'entreprise a enregistré une perte nette de 74 millions d'euros, contre une perte de 90 millions d'euros sur la même période un an plus tôt, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Selon le consensus établi par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 991 millions d'euros, un Ebitda de 86 millions d'euros et une perte de nette de 46 millions d'euros.

Au premier trimestre clos fin mars, le groupe a dégagé un flux de trésorerie négatif de 181 millions d'euros, après un flux négatif de 159 millions d'euros au premier trimestre 2019.

La dette nette de Vallourec s'établit à 2,27 milliards d'euros au 31 mars contre 2,03 milliards à fin 2019.

Le besoin de fonds de roulement lié à l'activité a augmenté de 119 millions d'euros, contre une augmentation de 113 millions d'euros au premier trimestre 2019, "reflétant sa saisonnalité habituelle", a indiqué le groupe.

"A chaque premier trimestre, de manière saisonnière habituelle, le besoin en fond de roulement augmente fortement", a rappelé Olivier Mallet, directeur financier de Vallourec, lors d'une conférence téléphonique. "Ce mouvement saisonnier par construction se renversera principalement en fin d'année avec une baisse forte du besoin en fond de roulement", a-t-il ajouté.

Pour l'ensemble de l'année 2020, le groupe a confirmé que son activité et ses résultats "devraient être impactés de manière importante par la crise du Covid-19 et par la baisse des prix du pétrole et des investissements d'Exploration et Production qui en ont résulté, malgré de fortes mesures d'adaptation".

"Par rapport au premier trimestre, les suivants devraient montrer une sévère détérioration des résultats en Amérique du Nord et dans une bien moindre mesure sur les marchés de l'Industrie. Celle-ci devrait être compensée dans une large mesure par une activité accrue dans l'offshore brésilien", a précisé le groupe.

Concernant l'augmentation de capital de 800 millions d'euros annoncée le 19 février dernier, le groupe a réitéré sa volonté de procéder à sa réalisation "dès que l'environnement opérationnel offrira une meilleure visibilité".

Concernant sa situation financière, le groupe dispose d'une "liquidité très importante de quasiment 1,8 milliard d'euros, et n'a donc pas d'épée de Damoclès à court terme", a souligné le directeur financier Olivier Mallet, lors de la conférence téléphonique. "Cette liquidité expire en février 2021, [indiquant ainsi] la date avant laquelle il serait souhaitable que cette augmentation de capital ait lieu", a ajouté le dirigeant.

-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: ECH

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