RIO DE JANEIRO (awp/afp) - Le barrage qui s'est rompu vendredi à Brumadinho, dans le sud-est du Brésil, mesurait 86 mètres de haut et avait la capacité de retenir 12 millions de mètres cubes de résidus miniers, d'après les données de l'entreprise Vale, qui assure qu'il avait été inspecté récemment.

Le barrage numéro un de la mine Corrego do Feijao, qui en compte trois au total, était en cours de démantèlement et ne recevait plus de nouveaux déchets miniers depuis trois ans.

Il a été construit en 1976 par l'entreprise Ferteco Ferteco Mineração, rachetée en 2001 par Vale, un des leader mondiaux du secteur

Le PDG de Vale, Fábio Schvartsman, a indiqué vendredi soir que le barrage avait été inspecté le 10 janvier, sans mettre en évidence des problèmes de sécurité. Une autre inspection avait été réalisée en septembre 2018 parl'entreprise allemande TÜV SÜD, spécialisée dans les essais et les certifications.

Contactée à Berlin, TÜV SÜD a confirmé cette inspection, expliquant qu'"aucun défaut n'avait été constaté".

Les causes de la catastrophe n'ont toujours pas été établies. Samedi, le bilan était d'au moins neuf morts et risquait de s'alourdir considérablement, dans la mesure où environ 300 personnes étaient encore portées disparues, avec des chances "minimes" de retrouver des survivants, selon les autorités.

Les trois barrages servaient à retenir les résidus de la production de minerais de fer, notamment la silice, terre retirée durant le processus d'extraction.

La capacité de rétention étant de 12 millions de mètres cubes, le volume de la coulée de boue qui a englouti la zone attenante à la mine est largement inférieur à celui du désastre de Mariana, qui avait fait 19 morts en 2015, à 120 km de Brumadinho.

À l'époque, un tsunami de boue de 50 millions de mètres cubes avait déferlé sur 650 km et s'était répandu dans l'Atlantique, après la rupture d'un barrage de Samarco, copropriété de Vale et du groupe anglo-australien BHP.

Le PDG de Vale a souligné que "la tragédie environnementale devrait être moindre que celle de 2015, mais la tragédie humaine bien plus importante".

Les ruptures meurtrières de barrages miniers sont rares.

En septembre 2008, en Chine, une coulée de boue et de roches provenant d'une mine illégale de fer avait recouvert la localité de Taoshi, dans la province du Shanxi (nord), faisant au moins 262 morts. En février 1994, en Afrique du sud, à Merriespruit (Etat libre d'Orange), la rupture d'un barrage d'une mine d'or avait fait 17 morts.

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