Paris (awp/afp) - Le Bourse de Paris reculait de 1,20% jeudi peu après l'ouverture, temporisant ses gains de la veille après plusieurs séances de fortes variations en raison des inquiétudes sur l'évolution et les répercussions du conflit russo-ukrainien.

A 09H17, l'indice vedette CAC 40 cédait 76,43 points à 6.311,40 points. Mercredi l'indice Parisien avait bondi de plus de 7%, sa plus forte hausse depuis l'annonce d'un vaccin contre le Covid-19, profitant d'achats à bas prix.

De l'avis des analystes, ce rebond n'était pas fondé sur des éléments tangibles permettant d'espérer une sortie de crise entre l'Ukraine et la Russie.

En Ukraine, les combats ne faiblissent pas, un hôpital pédiatrique a été visé par des bombardements à Marioupol et l'armée russe se rapprochait jeudi de Kiev.

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays vont se réunir pour des discussions en Turquie, pour la première fois depuis le début de l'invasion.

En plus des informations sur le front ukrainien, les investisseurs suivront attentivement la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne, la première depuis le début du conflit, et la publication de l'indice américain des prix à la consommation.

La BCE avait ouvert en février la voie à une "normalisation" de sa politique après deux ans de soutiens massifs à l'économie face à la pandémie de Covid-19. Les analystes misaient sur un possible relèvement, en fin d'année, des taux directeurs, toujours historiquement bas.

Mais avec une guerre aux portes de l'Europe et les sanctions prises contre la Russie, le risque de "stagflation", combinaison redoutée d'inflation et de stagnation économique, a "clairement augmenté", observe Carsten Brzeski, économiste à ING.

Pour Christopher Dembik, directeur de la Recherche macroéconomique chez Saxo Bank, le défi auquel fait face la BCE est "encore plus important que la Covid".

"En mars 2020, la banque centrale avait les outils pour intervenir et rassurer. En mars 2022, elle est démunie face à la guerre en Europe et à ses conséquences directes", explique-t-il.

En ajoutant que "l'inflation en zone euro est essentiellement une inflation importée, ce qui signifie qu'une hausse des taux n'aura qu'un effet marginal pour l'endiguer."

Sur les marchés des matières premières, le pétrole repartait à la hausse après une chute la veille.

Par ailleurs, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE sont réunis pour deux jours à Versailles pour poser les fondations d'une Europe plus souveraine après le choc de l'invasion russe en Ukraine qui a exposé ses faiblesses.

Vivendi profite de la vente d'UMG

Le géant français des médias Vivendi (+1,16% à 11,39 euros) a terminé 2021 dans le vert grâce à la plus-value liée à la cession de sa pépite Universal Music Group (UMG), une opération qui masque deux importantes dépréciations.

SMCP suspend ses livraisons en Russie

Le chiffre d'affaires de SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot, De Fursac) est repassé au-dessus du milliard d'euros en 2021 et le groupe d'habillement a renoué avec un bénéfice net. Le titre gagnait 6,30% à 6,59 euros.

Bénéfices record pour Eurazeo et Tikehau

La société d'investissement Eurazeo a annoncé un bénéfice net "record" en 2021 et prenait 5,66% à 69,05 euros.

Même scénario pour la société de gestion Tikehau Capital qui a publié un résultat record, battant d'un cheveu son précédent plus haut de 2017. Son titre montait de 8,81% à 22,85 euros.

Maisons du monde en hausse

Maisons du monde montait de 5,28% à 19,14 euros après avoir rapporté des ventes en hausse de 15,1% en 2021 par rapport à l'année précédente et confirmé ses objectifs.

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