Zurich (awp) - Reflux d'argent de plusieurs milliards, bénéfice inférieur aux attentes: le premier trimestre d'Iqbal Kahn à la tête de la division de gestion de fortune d'UBS n'a pas été facile. Le banquier star, transfuge de Credit Suisse, codirige cette unité depuis le 1er octobre.

L'abaissement des objectifs financiers mis à part, la performance de la division stratégique Global Wealth Management (GWM) constitue la principale déception du quatrième trimestre d'UBS.

Le bénéfice avant impôts s'est certes envolé de 160% à 787 millions de dollars, grâce à une base de comparaison favorable, un mini-crash boursier ayant plombé le dernier partiel 2018. Les analystes s'attendaient cependant à bien mieux, avec des prévisions moyennes de 856 millions, supérieures de 9% au résultat publié.

Dans la division GWM, les revenus tirés des commissions ont diminué en raison de la compression des marges et de l'évolution vers des produits à plus faible marge, indique le groupe zurichois dans son communiqué.

Plus problématique, la collecte d'argent s'est révélée négative, avec des sorties de 4,7 milliards de dollars, précise la grande banque. La région Amériques a connu la saignée la plus importante, à hauteur de 9 milliards. L'Asie, marché de croissance, a enregistré des entrées de 3,1 milliards.

Vaste réorganisation

Le groupe zurichois avait bénéficié d'afflux totaux de 13,5 milliards au troisième trimestre et enregistré des sorties de 7,9 milliards au dernier partiel 2018. Sur l'ensemble de l'année dernière, GWM a attiré 45 milliards de dollars d'argent nouveau.

A fin décembre, la masse sous gestion de la division s'élevait à 2635 milliards de dollars, en hausse de 5,3% par rapport à fin septembre. Les marchés financiers, très porteurs, ont donc permis de gommer entièrement les sorties de fonds.

UBS fonde de grands espoirs en Iqbal Khan, chargé avec le coresponsable Tom Naratil de redynamiser l'activité de gestion de fortune de la banque. Certains observateurs voient même dans ce banquier aux origines pakistanaises le successeur désigné de Sergio Ermotti à la tête de la banque.

Début janvier, le numéro un bancaire helvétique a annoncé une vaste réorganisation de la division de gestion de fortune, menée sous la houlette d'Iqbal Khan et Tom Naratil. Quelque 500 postes pourraient être supprimés alors que les activités en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique (Emea) seront séparés en trois unités distinctes.

Le nom d'Iqbal Khan est surtout connu du grand public en raison de l'affaire d'espionnage qui a connu un dénouement rocambolesque, avec une course-poursuite en pleine ville de Zurich en septembre 2019. Credit Suisse était à l'origine de cette surveillance.

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