Zurich (awp) - UBS a vu son bénéfice net augmenter l'année dernière, malgré la volatilité des marchés et dans un contexte géopolitique tendu. Les actionnaires verront leur dividende relevé et profiteront d'un nouveau programme de rachat d'actions.

"La persistance de l'inflation, le resserrement rapide des politiques monétaires, la guerre russo-ukrainienne et d'autres tensions géopolitiques ont pesé sur le prix des actifs et sur la confiance des investisseurs en 2022", a résumé mardi l'établissement de la Paradeplatz.

Dans cet environnement, qui a vu les Bourses mondiales plonger, "les clients privés sont plutôt restés en retrait pendant la majeure partie de l'année, refroidis par la forte incertitude et les tendances adverses du marché". Mais la clientèle institutionnelle s'est "montrée très active, sur fond de forte volatilité des marchés des actions au premier semestre et de solidité des marchés des changes et des taux au second semestre".

En 2022, le numéro un mondial de la gestion de fortune a enregistré un résultat avant impôts en hausse de 1,3% à 9,6 milliards de dollars. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s'est quant à lui établi à 7,63 milliards (7,1 milliards de francs suisses), en progression de 2%, selon un communiqué.

Le produit d'exploitation s'est par contre contracté de 2% à 34,6 milliards, alors que les charges ont baissé de 4% à 24,9 milliards. Le recul des coûts s'explique notamment par les réserves financières de 740 millions de dollars constituées en 2021 dans le cadre du litige avec les activités transfrontalières en France.

La banque a par ailleurs profité de la confiance de ses clients, encaissant dans son coeur de métier, la gestion de fortune mondiale, pas moins de 60 milliards de dollars d'afflux nets générant des commissions.

Les actionnaires profiteront d'un dividende de 0,55 dollar par action, après avoir reçu 0,50 dollar au titre de 2021. L'établissement zurichois va par ailleurs lancer un nouveau programme de rachat d'actions à hauteur de 5 milliards de dollars, après en avoir acquis pour 5,6 milliards l'année précédente.

Accélération des réduction de coûts

Au seul quatrième trimestre, la banque aux trois clés a vu son bénéfice d'exploitation accélérer de 12% sur un an à 1,94 milliard, tandis que le profit net a bondi de 23% à 1,65 milliard.

Ces chiffres sont clairement supérieurs aux prévisions des analystes consultés par l'agence AWP et aux propres projections du groupe pour l'ensemble de l'année écoulée.

Dans l'activité stratégique de gestion de fortune (GWM), UBS a vu sur les trois derniers mois de l'année ses revenus reculer de 5% sur un an, tout comme les charges (-17%). Le repli des coûts s'explique essentiellement par les provisions pour le litige en France inscrites au dernier trimestre 2021. Du coup, le bénéfice avant impôts de cette unité a bondi de 88% à 1,1 milliard.

"Nous avons atteint les objectifs que nous nous étions fixés et sommes confiants quant à notre capacité à faire de même en 2023", a estimé le directeur général Ralph Hamers, cité dans le communiqué. Les objectifs du groupe demeurent inchangés, avec notamment un rendement des fonds propres durs de 15-18%, un rapport entre les coûts et les revenus de 70-73% et une capitalisation (CET1) autour de 13%.

Selon le patron néerlandais, le groupe a démarré l'année 2023 "en bonne posture" et vise une "évolution progressive des dividendes". Alors que les coûts - hors litiges et effets de change - devraient croître de 2-3%, UBS a relevé son objectif d'économies à 1,1 milliard de dollars, contre 1 milliard précédemment.

al/lk