Stéphane Déo, beaucoup plus optimiste qu'il y a un an sur l'Europe, s'est déclaré désormais convaincu que la lente reprise économique devrait se confirmer dans les mois à venir.

"Notre scénario central n'est pas un 'double dip' mais une reprise", a-t-il déclaré jeudi à la presse.

"Nous prévoyons une hausse de 15% à l'horizon d'un an: c'est très faisable, on peut même aller au-delà", a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, l'économiste s'est déclaré nettement plus optimiste sur les réductions de déficits budgétaires de la part des Etats de la zone euro, notamment en France où il estime qu'il pourrait être ramené entre 6% et 7% du PIB cette année, puis à 5% en 2011, pour atteindre l'objectif de 3% en 2013.

A ce jour, le gouvernement prévoit que le déficit public atteindra 8,0% du PIB fin 2010, après 7,5% en 2009. La France s'est engagée devant ses partenaires européens à ramener son déficit budgétaire à 6,0% en 2011, 4,6% en 2012 et 3,0% en 2013.

J'étais très pessimiste il y a un an. Je suis en train de retourner ma veste", a déclaré Stéphane Déo.

La réforme des retraites adoptée mercredi par l'Assemblée nationale devrait être efficace, les déficits budgétaires mensuels sont en net recul et les premières indications laissent prévoir un budget 2011 "plus sérieux qu'attendu", a-t-il dit.

"La situation en France reste préoccupante, mais je pense que l'on a enclenché une tendance encourageante", a-t-il déclaré. "Le seul pays européen qui n'est pas en avance (dans la réduction de son déficit budgétaire) est l'Espagne."

L'économiste table sur une hausse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) dès le deuxième trimestre 2011.

"Dès que la BCE sentira que la reprise est tenable, les taux vont monter petit à petit", a-t-il dit, ajoutant que la banque pourrait très bien maintenir se opérations de financement non conventionnelles, tout en relevant ses taux directeurs.

Toutefois, la remontée de taux européens devrait se faire "très très lentement" et en fonction des décisions que prendra la Réserve fédérale aux Etats-Unis.

UBS table sur une croissance du PIB en zone euro de 1,7% cette année et 1,9% l'an prochain, avec un taux Refi de la Banque centrale européenne (BCE) de 1,25% au deuxième trimestre 2011, de 1,50% au troisième trimestre et de 1,75% au quatrième.

En matière de taux de change, UBS table sur un euro à 1,15 dollar fin 2010 et à 1,10 fin 2011 contre 1,31 actuellement.

Juliette Rouillon, édité par Nicolas Delame