nouveau l'agenda

Ajoute annulation conférence de presse Trump, sources européennes

BUENOS AIRES (awp/afp) - Le G20 était suspendu samedi au face-à-face prévu entre Donald Trump et Xi Jinping, censés négocier une trêve commerciale en conclusion d'un sommet tendu, et dont le président américain a une nouvelle fois bouleversé l'ordre du jour.

Le président américain a annulé sa conférence de presse de fin de sommet "par respect" après le décès de George H.W. Bush, vendredi à l'âge de 94 ans.

Ce rendez-vous était très attendu, après de nouvelles révélations à charge pour le milliardaire républicain dans l'enquête sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016.

Donald Trump avait déjà bouleversé l'ordre du jour du sommet en annulant un tête-à-tête tout aussi attendu avec le président russe Vladimir Poutine, et en révisant son programme de réunions bilatérales.

Pour l'heure toutefois, son dîner de travail avec Xi Jinping restait à l'ordre du jour, une fois bouclé le programme officiel du "Groupe des Vingt", pesant 85% du PIB mondial.

Les autres chefs d'Etat et de gouvernement réunis depuis vendredi dans une capitale argentine en état de siège guetteront le moindre signe d'apaisement du conflit commercial entre les deux puissances, au moment où l'économie mondiale s'essouffle.

La Chine mais aussi la zone euro ont connu un coup de mou l'été dernier. "Pour l'instant le soleil brille, mais des nuages noirs arrivent et certains d'entre nous sentent déjà les premières gouttes", s'est alarmé samedi un responsable européen, en marge du sommet.

Le FMI estime qu'à court terme, le PIB mondial pourrait être réduit de 0,75% en raison de l'accroissement des tensions commerciales.

Donald Trump, qui a soufflé le chaud et le froid sur sa rencontre avec Xi Jinping, s'était dit plutôt optimiste vendredi, parlant de "signes positifs".

Ce champion du protectionnisme a prévu de porter à 25% le 1er janvier, contre 10% actuellement, les droits de douanes sur la moitié des produits chinois importés aux Etats-Unis. Et il menace de taxer la totalité des importations chinoises.

Xi Jinping a, lui, promis vendredi devant le G20 de "poursuivre les réformes" pour ouvrir le marché chinois et mieux protéger la propriété intellectuelle.

Communiqué final

Avant ce duel, le G20 tâchera d'accoucher d'un communiqué, sur lequel les diplomates se sont acharnés toute la nuit, portant les signatures de tous les participants .

Autrefois exercice obligé des grandes réunions internationales, ce texte âprement négocié et plein de bonnes intentions devient une denrée rare.

Le dernier sommet Asie-Pacifique s'est conclu il y a deux semaines sans déclaration conjointe. Et Donald Trump avait torpillé le communiqué du sommet du G7 de juin dernier.

Les Vingt ont du mal à trouver un vocabulaire commun, même très vague, sur les deux sujets les plus délicats: le climat, et le commerce.

Selon une source européenne, les Américains ont insisté pour que le terme de "tensions commerciales" soit remplacé dans le communiqué par un plus pudique "problèmes commerciaux".

"La déclaration est finalisée presque à 100%, mais il reste quelques passages (...) dont la rédaction finale reviendra aux dirigeants", fait-on savoir de source espagnole.

Les Européens présents au G20 vont tenter d'obtenir au moins 19 engagements - celui de Donald Trump étant exclu - de soutien ambitieux à l'accord de Paris sur le climat.

Il leur faut convaincre les pays émergents, dont certains réclament plus d'aide pour leur transition énergétique.

Bilatérales

La deuxième et dernière journée du sommet sera aussi rythmée par des réunions bilatérales, par exemple entre Vladimir Poutine et Mohammed ben Salmane.

Le président russe et le prince héritier saoudien, dont la démonstration d'amitié vendredi devant les caméras a beaucoup fait parler, sont attendus au tournant sur le pétrole. Le cours du baril est suspendu à une éventuelle baisse de production de ces deux géants.

Lors de sa propre entrevue avec Vladimir Poutine samedi, la chancelière Angela Merkel lui a dit sa "préoccupation" face à l'escalade avec l'Ukraine.

Elle doit également voir Donald Trump, qui menace de taxer tous azimuts les importations de voitures des Etats-Unis, un geste potentiellement dévastateur pour la puissante industrie allemande.

Dans ce contexte, les hommages européens samedi à George H.W. Bush sonnaient comme une critique en creux de l'actuel hôte de la Maison Blanche.

Emmanuel Macron, dont la relation avec le président américain s'est nettement refroidie, a loué "un grand dirigeant et un soutien sans faille de l'alliance avec l'Europe". Un "homme d'Etat" ayant oeuvré pour le "partenariat transatlantique", a souligné Angela Merkel, au moment où ce partenariat est mis à l'épreuve par Washington.

bur-tup-aue/evs