Sur le troisième trimestre de l'exercice décalé de la société (période de mars à mai), les vente ont bondi de 24% pour atteindre 699,4 millions d'euros. Quel est le problème alors ? C'est que la progression provient en totalité des acquisitions, alors que la croissance dite organique, c’est-à-dire réalisée sur le seul périmètre antérieur de l'entreprise, est légèrement négative. Le management a cherché à expliquer que le coup de frein est certes expliqué par un ralentissement du marché britannique, mais aussi par des soucis d'approvisionnement de certains composants, qui ont pesé sur la sortie des derniers modèles.

En parallèle, il a indiqué que le niveau global du carnet de commandes n'a que faiblement progressé par rapport à l'année dernière, car le précédent exercice avait bénéficié d'une crainte de pénurie qui avaient amené les distributeurs à gonfler leurs stocks. Au final, la direction confirme que les résultats seront en nette amélioration, mais on sent bien, dans le ton employé, qu'elle aiguille le marché vers une période moins faste.

Un peu brutal

Le chiffre d'affaires du 3ème trimestre est très éloigné des attentes des analystes, sans doute un peu grisés par les rythmes tenus ces derniers trimestres par la société. Ils savaient la base de comparaison exigeante, mais estimaient que Trigano disposait encore de quelques mois jusqu'à l'effet de ciseau. Raté. Le consensus va s'ajuster à la baisse, ce qui rendra le scénario un peu plus raisonnable. La bonne nouvelle, c'est que les ratios de valorisation resteront tout à fait sages. Reste que l'entreprise est sans doute rentrée dans une nouvelle ère où la poursuite de la rationalisation de l'activité va prendre le pas sur l'hypercroissance. Les investisseurs vont devoir s'y habituer, même si l'atterrissage est brutal ce matin.