Trigano a réalisé au premier trimestre 2018/2019 un chiffre d'affaires en hausse de 6,1% à 577,8 millions d'euros. Toutefois, après une longue période de croissance organique forte, les ventes à périmètre et taux de change constants s’inscrivent en léger retrait (-1,2%) par rapport à l’exercice précédent. Une baisse qui, conjuguée à un discours plus conservateur sur le marché des camping-cars, a chagriné les investisseurs. Ainsi, le titre Trigano chute de 5,70% à 71,20 euros sur la place de Paris.

Dans le détail, les ventes de camping-cars et de caravanes (respectivement -2,3% et -7,5% à périmètre et taux de change constants) ont été affectées par la mauvaise conjoncture économique au Royaume-Uni ainsi que par la volonté des réseaux de distribution des principaux pays européens de réduire leurs stocks.

Les immatriculations de camping-cars sont restées en croissance sur les premiers mois de la saison (de septembre à décembre) sur les principaux marchés européens et de plus Trigano y a gagné des parts de marché.

Cependant prévient ce dernier, la poursuite de cette dynamique pourrait être entravée par la détérioration du climat économique et politique, par exemple en France, en Italie ou au Royaume-Uni.

Trigano restera particulièrement attentif à l'évolution de ses marchés et adaptera ses capacités de production en conséquence.

La société poursuivra par ailleurs ses investissements destinés à la rendre plus compétitive, en particulier par l'amélioration de ses systèmes de gestion industrielle et de sa productivité.

L'intégration de la société Adria étant pratiquement achevée, Trigano restera attentif à toute opération de croissance externe créatrice de valeur.

Du côté des analystes, les avis sont mitigés. " La moindre visibilité sur la pérennité du cycle dans les camping-cars en Europe justifie notre opinion boursière prudente pour une valeur cyclique ", estime Gibert Dupont, à Alléger sur la valeur.

A l'inverse, Oddo BHF reste à l'achat sur Trigano, saluant une relative bonne résistance du chiffre d'affaires du premier trimestre au regard de la base de comparaison très défavorable, ainsi que la capacité du groupe à gagner des parts de marché et la valorisation attractive du groupe.