TOKYO, 10 octobre (Reuters) - La campagne électorale s'est ouverte mardi au Japon où le Premier ministre Shinzo Abe espère obtenir un nouveau mandat quelques semaines après avoir annoncé la tenue d'un scrutin anticipé.

Selon les sondages, les conservateurs du chef de l'exécutif japonais devront en premier lieu affronter le Parti de l'espoir fondé il y a moins d'un mois et dirigé par la très populaire gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike.

Shinzo Abe a justifié l'organisation d'un scrutin anticipé par la multiplication des défis que la société japonaise doit affronter, à commencer par les tensions régionales issues de la crise coréenne et par le vieillissement de la population.

Confronté à une série de scandales qui ont éclaboussé son entourage, Shinzo Abe a toutefois réussi à inverser la courbe des sondages, mais l'émergence du parti de Yuriko Koike pourrait ses projets mettre en péril.

Dans son premier discours de campagne, Shinzo Abe s'en est d'ailleurs pris aux nouveaux venus de la scène politique japonaise accusés d'attirer les électeurs avec des slogans populistes.

"L'avenir ne se crée pas à partir d'effets ou de slogans. C'est la politique qui crée l'avenir", a déclaré le Premier ministre sortant à Fukushima, dans le nord-est du Japon.

La coalition emmenée par le Parti libéral démocrate (PLD) dont Shinzo Abe est issu disposait jusque là d'une majorité des deux-tiers à la chambre basse.

Les derniers sondages lui accordent une large avance et certains observateurs pensent qu'il pourrait même conserver cette majorité des deux tiers s'il parvient à enrayer l'émergence du Parti de l'espoir.

Ce mouvement, qualifié de "réformiste-conservateur" par sa fondatrice, estime, comme Shinzo Abe, que la constitution conçue sous l'égide américaine au sortir de la Seconde Guerre mondiale est dépassée.

Il diverge du PLD par sa volonté d'abandonner la production d'énergie nucléaire d'ici 2030 et de geler la hausse de la TVA. (Tim Kelly et Kiyoshi Takenaka, Nicolas Delame pour le service français)