par Elaine Lies et Linda Sieg

TOKYO, 15 avril (Reuters) - Un deuxième séisme, de magnitude 7,3, a frappé dans la nuit de vendredi à samedi le sud du Japon, faisant au moins trois morts, à peine plus de 24 heures après une première secousse ayant tué neuf personnes dans la même région.

Près de 80 personnes seraient coincées sous les décombres d'immeubles effondrés, a dit le secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga, des incendies se sont déclarés et toute la ville de Kumamoto, qui compte 730.000 habitants, est privée d'électricité.

Les autorités craignent des dégâts sur une zone étendue.

Les riverains d'un barrage ont reçu un ordre d'évacuation par crainte d'une rupture de l'édifice, rapporte la télévision publique NHK.

Une alerte au tsunami a été déclenchée avant d'être levée. Aucune anomalie n'a été détectée sur les trois réacteurs nucléaires de la région, a dit un responsable gouvernemental.

Des habitants toujours choqués par le premier séisme survenu jeudi se sont précipités dans les rues après cette secousse survenue samedi à 01h25 (16h25 GMT vendredi).

La NHK a fait état de trois morts et près de 400 personnes hospitalisées. Parmi ces dernières figurent des "personnes qui ne se sentaient pas bien" et on ignore donc le nombre exact de blessés.

Un incendie s'est déclaré dans ce qui semble être un immeuble résidentiel à Yatsushiro et des personnes étaient prises au piège sous les décombres d'une maison de retraite à Mashiki, selon la NHK.

Des équipes de secours étaient déployées au lever du jour à la recherche de survivants dans les zones touchées.

RÉPLIQUES

Des renforts vont être envoyés ainsi que des policiers, des pompiers et des équipes médicales, a dit Yoshihide Suga.

Arrivant à son bureau, le Premier ministre, Shinzo Abe, a déclaré à la presse que son gouvernement faisait tout son possible pour déterminer l'étendue des dégâts, porter secours aux personnes touchées et informer la population.

"Il est possible qu'il y ait des dégâts sur une zone étendue", a-t-il dit.

Le réseau de transports a subi d'importants dégâts. Un tunnel s'est effondré, un pont a été endommagé, des routes ont été bloquées par des éboulements et le transport ferroviaire a été suspendu, rapportent les médias japonais.

L'épicentre du séisme a été localisé près de Kumamoto, à une profondeur de 10 km seulement, indique le centre américain de veille géologique (USGS).

Un premier tremblement de terre de magnitude 6,4 a frappé cette même région jeudi soir et a été suivi de dizaines de répliques tout au long de la journée de vendredi.

"Le séisme de jeudi a pu être un précurseur de celui-ci", a commenté Shinji Toda, professeur à l'Université Tohoku, sur NHK.

Plusieurs répliques ont été ressenties samedi, dont deux avec une magnitude proche de 6.

"Nous ne serions pas surpris d'assister à d'autres séismes de cette ampleur", a dit John Bellini, géophysicien à l'USGS.

Le Japon, situé sur l'une des failles qui borde l'océan Pacifique, est régulièrement frappé par des tremblements de terre.

Un séisme de magnitude 9 survenu le 11 mars 2011 au large du nord de l'archipel a déclenché un puissant tsunami. Cette double catastrophe naturelle a fait près de 20.000 morts et en a provoqué une troisième, nucléaire, à la centrale de Fukushima-Daiichi, dont des réacteurs sont entrés en fusion. (Avec Kiyoshi Takenaka, William Mallard et John Herskovitz; Nicolas Delame, Pierre Sérisier et Bertrand Boucey pour le service français)