Le constructeur européen a engrangé 343 commandes brutes cette année, soit un total net de 288 après annulations, dont celle de sept des 13 A320 commandés par Siberia Airlines, selon les données mensuelles publiées par Airbus.

Airbus peine à rattraper Boeing dans la course aux commandes cette année, son grand rival continuant à croître sous la houlette d'une direction renouvelée tandis que l'européen semble déstabilisé par les enquêtes sur ses recours à des intermédiaires.

Boeing affiche 621 commandes entre le 1er janvier et le 24 octobre, soit 538 après annulations. L'américain s'adjuge pour l'instant 65% d'un marché habituellement partagé à peu près équitablement avec Airbus.

L'américain devrait encore accroître son avance avec un gros contrat attendu en Chine jeudi à l'occasion de la visite du président américain Donald Trump à Pékin, après la commande de 39 gros porteurs passée par Singapore Airlines en octobre.

Mais une partie des commandes pourrait figurer parmi les plus de 300 contrats émanant d'acquéreurs non identifiés annoncés cette année, soulignent des analystes, disant ne pas voir clairement quelle part du contrat attendu en Chine sera constituée de commandes entièrement nouvelles.

Les commandes de Boeing intègrent aussi 28 avions militaires et cinq de la compagnie Monarch Airlines, qui a fait faillite et dont un juge britannique a dit mercredi qu'il paraissait peu probable qu'elle puisse reprendre ses vols.

Après des difficultés liées à ses fournisseurs, Airbus a accéléré ses livraisons en octobre avec 63 avions remis à leurs clients dont 22 appareils de la famille A320neo récemment perturbée par des problèmes de moteurs, et huit A350.

Cela porte le total à 513 avions livrés sur les dix premiers mois de l'année. Airbus maintient son objectif officiel de 700 livraisons mais a reconnu la semaine dernière que son ambition officieuse de 720, communiquée oralement aux investisseurs, n'était plus atteignable.

Qatar Airways a réceptionné en octobre trois des quatre avions qu'il avait auparavant annulés à la suite de problèmes liés à des fournisseurs.

Le premier client de l'A350 a ramené sa commande à 76 avions mais a accepté de réorganiser ses créneaux de livraisons à venir.

Cela signifie qu'Airbus tirera finalement moins de revenus que prévu à l'origine de la vente de 80 avions au Qatar, mais son cash flow n'en pâtira pas puisque les avions déjà construits seront livrés, évitant une accumulation de stock.

Le salon aéronautique de Dubai se tient du 12 au 16 novembre.

(Tim Hepher, avec Cyril Altmeyer, édité par Bertrand Boucey)