PARIS (awp/afp) - L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé vendredi de deux crans la note du laboratoire israélien Teva, désormais en catégorie spéculative, s'inquiétant notamment d'un haut niveau d'endettement conjugué à une baisse des bénéfices.

Cette note fixée jusqu'à présent à Baa3 a été ramenée à Ba2, en catégorie spéculative, selon un communiqué précisant que cette évaluation est assortie d'une perspective stable, ce qui signifie que Moody's n'envisage pas de réviser son jugement à court terme.

Cette dégradation de la note du laboratoire "reflète le défi que représente la gestion de son niveau de dette significativement élevé, tout en étant confronté à une période prolongée d'érosion des recettes", a commenté Morris Borenstein, un responsable de Moody's cité dans le communiqué.

Le groupe israélien Teva, numéro un mondial des médicaments génériques confronté à de sérieuses difficultés financières, avait de nouveau abaissé ses prévisions annuelles début novembre, conséquence de ventes plus faibles que prévu sur le marché américain des génériques et du déclin des ventes de son médicament phare, Copaxone, contre la sclérose en plaques.

Quelques semaines plus tard, l'ancien fleuron de l'industrie israélienne avait présenté un plan de restructuration douloureux devant lui permettre de faire 3 milliards de dollars d'économies d'ici à fin 2019 et annoncé la suppression de 14.000 emplois dans le monde au cours des deux prochaines années, soit 25% de ses effectifs.

Le groupe se débat depuis des mois avec les retombées de décisions managériales passées et des circonstances défavorables. Il doit par ailleurs se dépêtrer d'une dette évaluée à 35 milliards de dollars.

"Alors même que le programme de réduction des coûts va aider à compenser partiellement le déclin (des bénéfices), le risque lié à son exécution est grand", pointe toutefois Moody's.

"De plus, nous considérons que la baisse des bénéfices tirés du Copaxone et de ses activités génériques américaines sera sévère", ajoute l'agence, pour qui du reste les efforts du groupe pour se désendetter risquent de prendre plusieurs années.

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