Londres (awp/afp) - Le géant britannique de la distribution Tesco a annoncé mercredi un retour dans le vert au premier semestre grâce à des ventes dynamiques en dépit d'un contexte inflationniste délicat pour les consommateurs.

Le groupe a dégagé sur la période un bénéfice net de 637 millions de livres (719 millions d'euros) contre une perte de 91 millions de livres un an plus tôt, selon un communiqué.

Cette meilleure forme est due d'abord à la bonne tenue de son chiffre d'affaires, qui a progressé de 3,7% à 28,3 milliards de livres.

Ses ventes à données comparables (hors effet périmètre) se sont élevées de 2,2% au Royaume-Uni, son principal marché, signe que le groupe ne souffre pas trop de la compression du pouvoir d'achat des Britanniques sous l'effet d'une poussée de l'inflation.

La hausse des prix est nourrie par la faiblesse de la livre depuis le vote pour le Brexit qui a pour effet de renchérir considérablement le coût des biens importés.

Tesco explique avoir enregistré une hausse des volumes vendus et avoir dans le même temps augmenté ses prix pour les biens alimentaires moins que ses concurrents.

Le numéro un britannique des supermarchés est confronté, comme les autres chaînes traditionnelles, à la vive concurrence des enseignes à bas prix allemandes Lidl et Aldi, ce qui a conduit ces dernières années à une véritable "guerre des prix" qui comprime les marges des distributeurs.

"Nous continuons de faire de solides progrès (...) Notre offre est plus intéressante et davantage de consommateurs viennent chez Tesco", s'est félicité Dave Lewis, le directeur général du groupe, cité dans le communiqué.

Outre la hausse du chiffre d'affaires, la chaîne de supermarchés a profité d'une maîtrise de ses coûts, avec un programme d'économies en cours qui atteindra 1,5 milliard de livres d'ici 2019-2020.

Tesco a également engrangé des bénéfices dans ses activités non-stratégiques, lesquelles avaient plombé ses comptes au premier semestre 2016. Dans le détail, le groupe a intégré dans ses résultats un gain de 340 millions de livres lié à des impôts sur la vente de ses activités en Corée du Sud, alors que dans le même temps la cession de ses opérations turques lui a encore coûté 129 millions de livres.

Fort de ces résultats encourageants, le groupe a annoncé la reprise du versement d'un dividende à ses actionnaires, lequel avait été suspendu ces dernières années en raison de graves difficultés financières et sur fond de scandale comptable.

Trois anciens dirigeants du groupe comparaissent d'ailleurs devant un tribunal londonien depuis quelques jours pour des faits remontant à 2014, quand l'entreprise avait surestimé ses bénéfices attendus de 250 millions de livres (283 millions d'euros au cours actuel).

afp/jh