Milan (awp/afp) - L'opérateur Telecom Italia (Tim), qui a connu une année 2018 difficile en raison notamment de l'arrivée en Italie du français Iliad, s'attend à un premier semestre encore morose, a-t-il indiqué jeudi soir dans un communiqué.

"Les premières estimations des activités domestiques (en Italie, ndlr) montrent une performance opérationnelle qui reflète les dynamiques concurrentielles ayant influencé négativement 2018 et devraient également avoir un impact en 2019, notamment au premier semestre", a expliqué l'opérateur.

Pour 2018, selon ses premières estimations, l'Ebitda organique de l'activité italienne a diminué, "malgré une meilleure résistance de Tim par rapport" aux autres opérateurs subissant comme lui la concurrence d'Iliad, lequel a connu un succès fulgurant depuis son arrivée dans la péninsule au printemps.

En raison de l'amélioration de l'activité au Brésil, l'Ebitda consolidé organique total du groupe est attendu aux alentours de 8,1 milliards d'euros, a indiqué Tim, en confirmant l'évolution prévue du chiffre d'affaires organique du groupe.

Tim présentera son nouveau plan stratégique 2019-2021 le 21 février, en même temps que la totalité de ses résultats pour 2018.

L'opérateur, dont le principal actionnaire est le français Vivendi, avait lancé le 8 novembre un avertissement sur résultats, après avoir subi une perte monstre due à quelque 2 milliards d'euros de dévaluations d'actifs.

Sa perte nette sur le troisième trimestre s'est élevée à quelque 1,4 milliard d'euros, contre un bénéfice de 437 millions un an plus tôt.

Outre ses mauvais résultats, l'opérateur est fragilisé par un vif conflit entre ses deux principaux actionnaires, Vivendi qui détient près de 24% du capital, et le fonds américain Elliott qui en contrôle 8,8%.

Elliott a pris en mai le contrôle du conseil d'administration de l'opérateur, au détriment de Vivendi, lors d'une assemblée générale (AG) d'actionnaires.

Elliott et sa liste de conseillers "indépendants" détiennent désormais 10 sièges, contre 5 pour Vivendi.

En novembre, ces dix administrateurs ont décidé la révocation surprise d'Amos Genish, qui dirigeait le groupe depuis 14 mois et est considéré comme un proche de Vincent Bolloré, le patron de Vivendi.

Dénonçant la gestion d'Elliott, Vivendi a réclamé dès novembre la tenue d'une nouvelle AG le plus rapidement possible.

Mais le conseil d'administration de Tim a annoncé lundi avoir décidé d'avancer au 29 mars l'AG prévue le 11 avril, provoquant la colère de Vivendi, qui espérait une première AG mi-février.

L'AG sera chargée de passer en revue les résultats financiers 2018, mais aussi de débattre de questions soumises par Vivendi, comme le renouvellement des commissaires aux comptes et la demande de révocation de cinq membres du conseil proches d'Elliott.

afp/rp