gouvernance

ajoute réaction de Vivendi

ROME (awp/afp) - Les commissaires aux comptes de Telecom Italia (TIM) ont relevé des irrégularités dans la gouvernance du groupe, jugeant que tous les membres du conseil d'administration n'ont pas eu accès aux "mêmes informations".

"Contrairement à ce qui a été indiqué dans sa communication par le président du conseil d'administration (Fulvio Conti), les mêmes informations n'ont pas été fournies à tous les conseillers" de TIM, expliquent les commissaires aux comptes dans un rapport adressé aux actionnaires diffusé vendredi.

"Dans le même temps, certaines informations ont été fournies seulement à certains conseillers et, en particulier, seulement à ceux élus dans la liste présentée par Elliott", ajoute le collège des commissaire aux comptes.

Ce dernier avait été saisi d'une plainte du groupe français Vivendi lui demandant vérifier si le conseil d'administration (CA) de l'opérateur de télécoms italien avait agi de façon régulière.

Vivendi et le fonds activiste américain Elliott, deuxième actionnaire de TIM, sont en conflit depuis plus d'un an sur la gouvernance du groupe italien et la manière de relancer l'entreprise, engluée dans une dette de 25 milliards d'euros, les deux parties se reprochant mutuellement ces mauvais résultats.

En réaction à ce rapport, le groupe français s'est dit "extrêmement préoccupé" par les conclusions présentées par les commissaires aux comptes de TIM.

"Tous ces éléments renforcent la conviction de Vivendi que les actionnaires de TIM doivent mettre en place un conseil d'administration véritablement indépendant lors de l'assemblée générale du 29 mars", affirme Vivendi dans un communiqué.

"Depuis qu'Elliott a pris le contrôle du conseil d'administration de TIM, le cours de Bourse de l'entreprise a perdu environ 35% de sa valeur à ce jour", ajoute le groupe dirigé par Vincent Bolloré.

Fin février, Vivendi avait initié son offensive contre le fonds américain avec la publication d'un document visant à démontrer que les ambitions financières du fonds Elliott, qui lui a ravi le contrôle du conseil d'administration en mai, étaient contraires aux intérêts de l'opérateur italien.

Le groupe français demandait ainsi le remplacement de cinq administrateurs désignés par Elliott, invoquant un "manque substantiel d'indépendance".

Par ailleurs, les commissaires aux comptes reprochent aussi à l'ancien administrateur délégué de TIM, Amos Genish, révoqué en novembre, de n'avoir pas communiqué lors du conseil d'administration du 24 juillet des données prévisionnelles sur le groupe dont il disposait.

Les dix administrateurs indépendants, proches d'Elliott, ont décidé en novembre la révocation surprise d'Amos Genish, qui dirigeait le groupe depuis 14 mois. M. Genish est considéré comme un proche de Vincent Bolloré.

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