Milan (awp/afp) - Le conseil d'administration de Telecom Italia (TIM) a approuvé mercredi "à l'unanimité" la candidature de son PDG Pietro Labriola à un nouveau mandat de trois ans à la tête de l'opérateur de télécommunications italien.

Son nom figure sur une liste de candidats en vue de la nomination des membres du futur conseil d'administration qui sera soumise à l'assemblée générale des actionnaires en avril.

M. Labriola, 56 ans, avait été nommé en janvier 2022 avec l'aval du groupe français Vivendi, mais sa nouvelle candidature devrait difficilement trouver le soutien de ce principal actionnaire de Telecom Italia.

Vivendi, qui avait claqué la porte du conseil d'administration du groupe italien en janvier 2023 et détient une part de 23,75% de son capital, pourrait présenter une liste concurrente à l'assemblée générale des actionnaires de TIM.

Le géant français des médias avait considéré comme "illégale" la cession du réseau fixe du groupe de télécoms au fonds d'investissement américain KKR, négociée par M. Labriola, et l'a contestée en justice.

L'opérateur italien avait approuvé début novembre l'offre ferme pour son réseau fixe soumise par KKR, associé au gouvernement Meloni, pour un montant pouvant atteindre 22 milliards d'euros.

Vivendi, qui a jugé l'offre de KKR largement insuffisante, avait réclamé en vain la tenue d'une assemblée générale extraordinaire pour se prononcer sur la transaction.

Telecom Italia est le premier grand opérateur en Europe à se séparer de son réseau fixe pour réduire sa lourde dette, qui s'élève à 25,7 milliards d'euros.

Son conseil d'administration a proposé comme présidente Alberta Figari, une avocate spécialiste des fusions et acquisitions, qui prendra ainsi la relève de Salvatore Rossi, en poste depuis 2019.

Perte de 1,44 milliard d'euros

Telecom Italia a également publié mercredi ses résultats annuels 2023. Il a divisé par deux sa perte nette, tombée à 1,44 milliard d'euros, sous l'effet de "charges non récurrentes" de 680 millions d'euros.

Cette perte est cependant supérieure à celle prévue par le consensus des analystes de Factset, qui tablait sur un résultat négatif de 446 millions d'euros.

En 2022, TIM avait essuyé une perte de 2,92 milliards d'euros, due à des dépréciations d'actifs fiscaux.

L'an dernier, le groupe a vu son chiffre d'affaires augmenter de 3,2% à 16,3 milliards d'euros, tiré par sa filiale brésilienne.

Les recettes de TIM Brasil, qui avait absorbé en avril 2022 les activités mobiles de l'opérateur brésilien Oi, ont grimpé de 11,3% à 4,4 milliards d'euros.

Le chiffre d'affaires de TIM a également augmenté en Italie, gagnant 0,5%, à 11,9 milliards d'euros.

Telecom Italia a ainsi renoué avec la croissance en Italie, pour la première fois depuis six ans, comme l'avait promis il y un an M. Labriola.

Le marché de télécommunications italien, l'un des plus disputés en Europe, devrait connaître prochainement des bouleversements.

L'opérateur britannique Vodafone est ainsi en négociations avancées avec Swisscom pour lui céder sa filiale italienne, le préférant au français Iliad dont il a refusé plusieurs fois les avances.

Une fusion de Vodafone avec Fastweb, filiale de Swisscom, donnerait naissance au deuxième opérateur de téléphonie fixe à large bande en Italie, derrière Telecom Italia.

Pour la période 2024-2026, TIM mise sur une hausse moyenne de 3% par an du chiffre d'affaires de sa future société de services qui verra le jour après la cession de son réseau fixe.

Cette prévision fait partie des objectifs du nouveau plan stratégique de M. Labriola, adopté lui aussi à l'unanimité par le conseil d'administration.

Telecom Italia prévoit également une augmentation de 8% en moyenne par an de son indicateur phare, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté.

afp/rp