Zurich (awp) - L'aciériste en restructuration Schmolz+Bickenbach a enregistré en 2016 un nouveau recul du chiffre d'affaires, bien qu'une amélioration ait été constatée en cours d'année. Les mesures structurelles adoptées ont commencé à porter leurs fruits et la perte finale s'en est trouvée réduite de moitié. Le programme de restructuration n'est cependant pas terminé, ce qui occasionnera de nouveaux coûts.

L'entreprise se montre tout de même optimiste pour l'année en cours, étant donné les "tendances positives" qu'elle dit avoir observées ces derniers mois au niveau des prix et des matières premières.

Ces résultats se sont révélés inférieurs aux prévisions des analystes et à la Bourse, le titre cédait du terrain.

Le chiffre d'affaires a décliné de 13,6% à 2,31 mrd EUR, à cause de volumes en repli mais surtout de prix plus bas en moyenne. Les ventes en volumes ont en effet chuté de 2,2% à 1724 kilotonnes, principalement en raison d'arrêt de production au troisième trimestre, a indiqué la société jeudi.

Les trois divisions du groupe ont enregistré un repli des ventes: 15,2% dans l'acier de construction, 13,2% pour l'acier inoxydable et 9,5% pour l'acier à outils. Les régions ont également toutes reculé, mais dans des proportions différentes. Les deux Amériques accusent la plus forte chute, de 29,9% en raison d'un faible secteur gazier et pétrolier, lit-on.

L'Ebitda ajusté a reculé de 9,7% à 153,2 mio sur un an, mais une nette progression a été enregistrée au dernier trimestre 2016, où l'indicateur a progressé de 8,1% par rapport à l'année précédente pour s'établir à 43,9 mio EUR. La marge afférente a gagné 0,3 point de pourcentage à 6,6%.

La situation du marché, déjà difficile fin 2015, a empiré au cours des premiers mois de l'année dernière avec une demande en berne et des prix de matières premières largement érodés. Au cours du deuxième semestre, le prix de l'acier a commencé à remonter, même s'il est resté plus faible en moyenne qu'en 2015.

Le résultat opérationnel (Ebit) s'est inscrit dans le négatif à 18,5 mio EUR, tandis qu'il était positif en 2015 à 34,9 mio.

Au final, la perte nette a été réduite de moitié l'année dernière à 80,0 mio EUR, contre 166,8 mio en 2015, les analystes s'attendaient cependant à mieux.

Les flux de trésorerie ont atteint 92 mio EUR à fin 2016 et la dette nette a été réduite de 10,8% à 420 mio EUR.

NOUVELLES MESURES DE RÉDUCTION DES COÛTS

Le programme de réduction des coûts a permis d'économiser 42 mio EUR en 2016. En 2017, la société table sur une nouvelle économie de 28 mio EUR. Les mesures de restructuration se poursuivront jusqu'en 2018.

En dépit des progrès réalisés, l'entreprise compte introduire de nouvelles mesures en raison des "changements structurels sur les marchés". Celles-ci concernent surtout deux divisions, soit Deutsche Edlstahlwerke et Steeltec. Certaines ont déjà été mises en oeuvre, elles comprenaient des provisions liées à un projet de suppression de près de 250 emplois pour un montant de 45,2 mio EUR qui a été comptabilisé en 2016. Les économies qui devraient en résulter sont estimées à 20 mio EUR par année à partir de 2018.

NETTE AMÉLIORATION ATTENDUE

Pour 2017, la société se montre "confiante de pouvoir améliorer significativement les résultats". "Les entrées de commandes au cours des deux premiers mois de l'année ont crû à deux chiffres de pourcentage", a déclaré le directeur financier (CFO) Matthias Wellhausen lors de la conférence de presse de bilan. Il part du principe que la reprise se poursuivra.

L'entreprise table sur des ventes similaires à l'année dernière et à un Ebitda ajusté amélioré compris entre 160 et 200 mio EUR. L'équilibre se situe autour des 180 mio EUR, il pourrait déjà être atteint en cours d'année, a ajouté M. Wellhausen à AWP.

Les analystes se sont déclarés "assez déçus" de ces résultats, en se référant en particulier à une faible perspective et une nouvelle phase de restructuration de l'aciériste. Des résultats "dans l'ensemble négatifs", a commenté la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Le programme de restructuration semble être "une saga sans fin, qui se poursuivra jusqu'en 2018", a déploré pour sa part UBS.

A la Bourse, le titre était sous pression toute la journée. Après avoir perdu près de 4% en début de matinée, il ne reculait plus que de 1,3% à 0,76 CHF vers 14h50, dans un SPI en baisse de 0,26%.

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