Zurich (awp) - L'aciériste Schmolz+Bickenbach (S+B), en plein processus de restructuration, a creusé sa perte nette pour l'exercice 2019. Pour l'année en cours, le groupe de Lucerne ambitionne de réaliser un bénéfice opérationnel brut ajusté (Ebitda) meilleur que celui de 2019.

"Nous avons eu une année difficile avec beaucoup de défis", a relevé mercredi le directeur général Clemens Iller lors de la conférence de bilan à Zurich. "L'ampleur de la faiblesse au niveau de la demande nous a surprise et la reprise économique n'a pas eu lieu au 2e semestre", a-t-il précisé.

L'industrie de l'acier devrait en outre rester sous pression au cours des prochains mois. "L'incertitude dans nos marchés finaux demeure élevée", a expliqué M. Iller.

Après avoir finalisé l'augmentation de capital en janvier, les questions de financement du groupe devraient trouver une solution finale d'ici fin mars, les discussions avec les créanciers du lucernois ayant bien avancé.

Quant à la restructuration du groupe, étalée sur cinq ans, et impliquant des suppressions de postes, elle progresse comme planifié pour le moment. Le site suisse d'Emmenbrücke ne devrait pas être affecté par une diminution de collaborateurs.

Pour l'année en cours, cette réorganisation devrait notamment permettre une amélioration de l'Ebitda ajusté. Et d'ici 2024, cet indicateur devrait s'étoffer de 224 millions, dont 60% seront générés par des mesures d'économies et le reste par l'amélioration des marchés.

"Nous voulons de nouveau atteindre une marge Ebitda de 8,5%", a souligné le directeur financier Matthias Wellhausen.

L'impact du coronavirus est pour sa part encore difficile à chiffrer. Les exports vers la Chine contribuent à moins de 3% du chiffre d'affaires global. L'épidémie pourrait avoir un impact positif pour le lucernois si ses clients du secteur automobile européen par exemple venaient à modifier leurs fournisseurs.

En revanche, la chute des prix du pétrole à long terme pourrait impacter négativement la filiale Finkl Steel aux Etats-Unis, livrant des produits pour l'industrie du pétrole et du gaz.

Schmolz+Bickenbach n'anticipe par ailleurs pas une forte progression de l'industrie automobile, l'un de ses marchés, dans les prochaines années.

Chute du bénéfice net

Durant l'exercice en cours, le résultat net s'est inscrit à -521 millions d'euros contre une perte de 0,7 million, a indiqué un communiqué. Le groupe ayant récemment réalisé une augmentation de capital pour assurer son avenir a dû inscrire des ajustements de valeur de 313 millions d'euros, rappelle-t-il.

Le bénéfice opérationnel brut ajusté (Ebitda) pour sa part s'est effondré de 78,4% sur un an à 51,2 millions et la marge afférente est de 1,7% contre 7,1% en 2018.

Quant à l'Ebitda, il est à -12,5 millions après 251,4 millions et la marge correspondante s'est établie à -0,4% contre 7,6%.

Le chiffre d'affaires a chuté de 10% à 2,98 milliards et les volumes livrés ont diminué de 12,6% à 1830 kilotonnes.

S+B a comme prévu livré des résultats "catastrophiques", notamment en raison de la faiblesse des marchés et des ajustements de valeur, mais grâce à la finalisation de l'augmentation de capital, l'avenir du groupe a pu être assuré, met en exergue la banque cantonale de Zurich.

A la Bourse, l'action S+B a terminé en baisse de 2,3% à 0,1608 franc, dans un SPI en recul de 0,59%.

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