STRASBOURG, 12 janvier (Reuters) - Le sidérurgiste suisse Schmolz + Bickenbach, candidat à la reprise du Français Ascometal, propose désormais de reprendre les cinq sites du groupe en dépôt de bilan, dont celui de Fos-sur-Mer qu’il laissait de côté dans sa première offre, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

La proposition du spécialiste des aciers spéciaux, branche dans laquelle oeuvre également Ascometal, devient dès lors comparable à celle de l’anglo-indien Liberty House, qui s’emploie à développer un groupe diversifié par rachats, dont celui de la fonderie de Rio Tinto, à Dunkerque, annoncé jeudi.

"Cette évolution est motivée par le fait que les clients de Fos-sur-Mer se sont engagés à augmenter leurs commandes", a expliqué la source à Reuters, précisant que des synergies avaient par ailleurs été trouvées entre l’usine des Bouches-du-Rhône et le site S + B de Hagen en Allemagne.

Outre Fos, les deux principaux candidats conserveraient les sites de Dunkerque (Nord), Le Marais, près de Saint-Etienne, dans la Loire, ainsi que Custines et Hagondange en Lorraine, dont l’aciérie fermerait toutefois en 2019.

L’ensemble emploie actuellement 1.350 personnes.

Liberty s’engage, en plus, à reprendre Ascoval, une co-entreprise entre Ascometal et Vallourec qui exploite une aciérie à Saint-Saulve, dans le Nord, mais son offre est assortie de conditions suspensives, dont d’importantes aides des collectivités locales.

Jugé jusqu’à présent moins disant socialement, le plan de Schmolz + Bickenbach était en revanche considéré comme plus solide sur le plan industriel et financier par les syndicats.

Le Britannique prévoyait d’investir 120 millions d’euros dont une partie à travers des aides publiques tandis que le Suisse promettait d’engager personnellement 135 millions d’euros, une somme qui devrait être révisée du fait de la nouvelle offre, a-t-on appris de la même source.

La direction d’Ascometal s’était de son côté dite plutôt favorable à une offre de reprise globale.

Deux autres repreneurs potentiels se sont manifestés pour reprendre l’entreprise lorraine, l’Espagnol Sidénor dont la proposition, limitée à Custines et au Marais, est jugée insuffisante par les différents interlocuteurs et l’Italien Beltrame qui n’a pas encore fait connaître son projet.

Les candidats ont jusqu’au 19 janvier pour présenter ou faire évoluer leurs offres qui seront examinées le 24 par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg.

Une décision pourrait être annoncée le 31 janvier selon des sources syndicales. (Gilbert Reilhac, édité par Caroline Pailliez)

Valeurs citées dans l'article : Rio Tinto Limited, Rio Tinto, Schmolz&Bickenbach AG