Zurich (awp) - Le secteur de l'assurance a fait preuve de résistance ces dernières années, même face à des bouleversements inattendus comme la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine ou la résurgence de l'inflation.

En assurant des risques financiers, les acteurs de la branche "contribuent à rendre plus résistants leurs assurés ainsi que l'économie dans son ensemble", a affirmé le président de l'Association suisse d'assurances (ASA) Rolf Dörig dans un entretien publié jeudi sur le portail d'informations financières Allnews.

L'Appenzellois, qui a récemment annoncé sa démission à la tête de la faîtière pour juin prochain, a souligné que le secteur emploie environ 50'000 personnes, dont 4000 dans la réassurance. La valeur ajoutée par place de travail dans la branche s'est élevée en 2021 à 472'000 francs suisses et les placements de capitaux 570 milliards.

Citant une étude mandatée auprès de l'institut BAK Economics, le président sortant assure que la productivité de la réassurance correspond à environ un cinquième de la valeur ajoutée totale du secteur, alors que ses effectifs représentent moins de 10% du total. Et de préciser que "sa production économique réelle a plus que triplé depuis 2000".

Interrogé sur les contraintes réglementaires, notamment les exigences en matière de solvabilité (SST) imposées par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), le responsable estime que celles-ci ne devraient "en aucun cas" être renforcées, car cela "nuirait à la compétitivité des filiales à l'étranger des assureurs et réassureurs suisses".

Rappelant que le secteur des assurances est l'un des plus réglementés du pays, il reconnaît toutefois qu'avoir "une solvabilité supérieure à la moyenne représente pour une compagnie un avantage aux yeux de la clientèle". Quant à l'entrée en vigueur en début d'année des nouvelles normes comptables IFRS 17 (assurances) et IFRS 9 (instruments financiers), il estime que les acteurs du marché s'y sont "très bien préparés".

Concernant la prévoyance professionnelle, celui qui siège accessoirement à la présidence du conseil d'administration de Swiss Life après en avoir été le directeur général (CEO) de 2022 à 2008, estime qu'une révision est indispensable. Et d'affirmer que "ni l'inflation ni l'évolution conjoncturelle ne résolvent le problème du niveau trop haut du taux de conversion LPP, vu l'allongement de l'espérance de vie".

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