par Ingrid Melander

Les dirigeants européens ont tenté jeudi de soulager les pressions qu'exercent les marchés sur la Grèce en déclarant lors d'un conseil extraordinaire qu'ils lui apporteraient leur aide en cas de besoin, afin d'assurer la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble.

"La déclaration de soutien de l'UE était positive", a déclaré Marko Mrsnik, directeur associé de la division "Notes souveraines" de S&P, lors d'un entretien téléphonique à Reuters.

"Cela constitue un élément de soutien en ce qui concerne la note", a-t-il ajouté. "Mais ce n'est certainement pas la conclusion de l'histoire: les risques pour la mise en application du programme de consolidation sont considérables."

S&P a abaissé en décembre la note de la Grèce d'un échelon, à BBB+, avec une perspective négative en jugeant que les mesures d'austérité annoncées par le gouvernement ne devraient pas permettre de réduire suffisamment le fardeau de la dette publique.

Athènes a depuis lors présenté un plan de consolidation budgétaire censé ramener son déficit sous 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2012 contre plus de 12% l'an dernier. Mais ce plan n'a pas suffi, loin de là, à rassurer les marchés.

Marko Mrsnik a déclaré que S&P étudierait attentivement les modalités d'un éventuel soutien de l'UE à la Grèce.

"Nous surveillerons de près les détails du plan et ses implications à différents niveaux pour le fardeau de la dette publique", a-t-il dit.

"La Grèce est toujours sous surveillance négative. La situation continue d'évoluer, nous prenons en compte ce plan de soutien et ses implications pour les coûts d'emprunt et le fardeau de la dette", a-t-il précisé.

Il a ajouté que l'agence prévoyait de conclure d'ici deux mois sa revue des notes de la Grèce et qu'elle attendrait notamment de savoir si les syndicats, les entreprises et le gouvernement lui-même accepteront les conditions éventuelles posées par l'Union européenne.

"Notre autre priorité, ce sont les perspectives de croissance, le risque d'une récession encore prolongée et la possibilité d'une déflation, et la manière dont tout cela impacterait l'économie, son secteur financier et ses finances publiques", a-t-il déclaré.

L'économie grecque, qui représente environ 250 milliards d'euros, s'est contractée de 0,8% au quatrième trimestre 2009, un chiffre pire que prévu, et les chiffres du produit intérieur brut des trimestres précédents ont été révisés à la baisse, ce qui pourrait compromettre les prévisions budgétaires établies par Athènes. (voir )

Marc Angrand pour le service français, édité par Dominique Rodriguez