L'Assemblée Générale de Stallergènes s'est tenue vendredi dernier dans un climat de défiance à l'égard du projet de fusion entre Stallergènes et Greer Laboratories, révèle un communiqué signé par l'ADAM (Association de défense des actionnaires minoritaires), Amiral Gestion, Moneta AM et Shareholder Value Management. Pour ces derniers, le résultat des votes est sans ambiguïté, 2/3 des actionnaires minoritaires se sont opposés à la fusion.

En d'autres termes, si la société Ares Life Sciences (initiatrice du projet de rapprochement, actionnaire majoritaire de Stallergènes à plus de 77% et actionnaire à 100% de Greer Laboratories) n'avait pas voté, le projet de fusion aurait été massivement rejeté.

Les actionnaires minoritaires précités disent déplorer que la réglementation française n'offre pas davantage de protection aux actionnaires minoritaires lorsque des conflits d'intérêts si flagrants existent.

S'ils notent avec satisfaction que leur action a conduit à une révision sensible de la parité de fusion proposée (passée de 60%-40% initialement à 71%-29%, soit une augmentation de près de 20% de la part des actionnaires de Stallergènes dans l'ensemble fusionné), ils regrettent d'avoir été obligés de se battre pour défendre leurs intérêts et ont de sérieuses raisons de penser que la parité finale est toujours très défavorable aux actionnaires minoritaires de Stallergènes. Il est préjudiciable que les actionnaires ne disposent pas d'une information complète permettant de juger de la valeur de l'entité fusionnée qui projette pourtant d'être cotée, poursuivent ces actionnaires. Ils n'ont en effet eu accès qu'à des données non auditées très parcellaires sur Greer Laboratories.

Selon l'ADAM, Amiral Gestion, Moneta AM et Shareholder Value Management, cette fusion forcée a entaché la confiance des actionnaires dans la future société et la valorisation de son titre en bourse. Ils resteront par conséquent vigilants quant au respect des engagements pris par la société fusionnée en matière de protection des intérêts des actionnaires minoritaires. Afin de regagner cette confiance perdue, ils attendent des actes forts notamment en matière de communication, de manière à attirer l'attention de la communauté financière sur la société et à maintenir voire améliorer la liquidité du titre, comme les dirigeants s'y sont engagés.