Zurich (awp) - Le constructeur ferroviaire Stadler Rail continue de profiter d'une solide demande, dans un contexte pourtant marqué par l'inflation et d'autres vents contraires. Le carnet de commandes est bien rempli et les prévisions pour l'ensemble de l'année sont confirmées, a indiqué l'entreprise thurgovienne mercredi.

"D'autres commandes de taille seront remportées au cours du deuxième semestre", a assuré lors d'une téléconférence Raphael Widmer, directeur financier (CFO) de Stadler.

La confiance est là, néanmoins, des retards sont possibles, alors que le calendrier dépend des appels d'offres. Ces derniers sont assortis d'incertitudes, les entreprises concurrentes faisant parfois recours, a expliqué le directeur général Markus Bernsteiner, nouvellement en poste. Pour cette raison aucun chiffre concret n'a été fourni, si ce n'est le premier lot de commande de 16 trains de type Flirt pour les chemins de fers autrichiens (ÖBB).

Stadler a confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, les recettes devant atteindre entre 3,7 et 4,0 milliards de francs suisses. Les investissements sont quant à eux devisés à plus de 200 millions.

L'entreprise s'efforce d'améliorer sa rentabilité. A l'horizon 2025, une marge Ebit de 7 à 8% est toujours réaliste, selon elle. Les investissements devraient de leur côté ralentir entre 120 et 150 millions par an.

Résultats semestriels en ligne avec les attentes

Le premier semestre a été marqué par un Ebit en forte baisse, de 29% à 47,5 millions, mais la période de comparaison avait été biaisée par un effet exceptionnel important, en lien avec le rachat en 2021 de l'entreprise allemande de technique de signalisation BBR. La marge opérationnelle a reculé à 3,7%, après 4,5% un an plus tôt. Ajusté de l'effet unique, la marge Ebit a toutefois progressé de 0,6 point de pourcentage.

L'appréciation du franc a eu un impact défavorable sur la performance opérationnelle, a expliqué l'entreprise.

Le bénéfice net s'est porté à 25,8 millions de francs suisses, après 2,4 millions un an plus tôt. Au cours de la période de comparaison, le bénéfice net avait été largement réduit en raison de pertes de change de 32,1 millions sur des positions dans le bilan. Des gains de cours ont été a contrario enregistré au cours du semestre sous revue, de l'ordre de 3,2 millions.

Les recettes ont baissé de 12% à 1,3 milliards, alors que les effets de change ont eu un effet négatif à hauteur de 3%.

Les entrées de commandes ont reculé de 22% à 4,7 milliards de francs suisses. S'ils n'ont pas égalé le niveau important du premier semestre 2022, ces contrats indiquent que la demande reste dynamique. Le carnet de commandes a ainsi atteint un niveau historique, à 25,4 milliards, et après 22,0 milliards à fin décembre.

La commande du Kazakhstan pour 537 rames avec couchette, d'un montant de 2,3 milliards d'euros, a fortement contribué à la performance. Actuellement le site dans la ville d'Astana est en voie d'être équipé pour commencer la production. La production doit démarrer en 2025, tandis que les recettes s'étaleront jusqu'en 2029.

Les entrées de commandes sont supérieures aux prévisions du consensus AWP, tout comme le bénéfice net. Les autres chiffres sont globalement en ligne avec les attentes.

Le flux de liquidités a enflé à 303,4 millions, contre 91,3 millions au premier semestre.

Les analystes ont salué la force d'innovation de l'entreprise thurgovienne, dont les opportunités de croissance sur le marché de la mobilité durable sont importantes.

Vers 12h40, le titre Stadler Rail prenait 5,9% à 34,68 francs suisses, tandis que le SPI reculait de 0,19%.

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