FRANCFORT (dpa-AFX) - Après une première réaction hésitante des cours, une acquisition de l'équipementier automobile Stabilus a finalement été bien accueillie jeudi sur le marché boursier. Après l'annonce du projet d'achat de l'entreprise américaine Destaco, les titres ont d'abord été mis sous pression avant l'ouverture officielle du marché, mais ils ont ensuite décollé avec force.

En fin de matinée, les titres étaient en tête du MDax avec une hausse de près de neuf pour cent à 57,30 euros. Ils ont en outre franchi d'importantes résistances chartistes, à savoir la ligne simple des 100 jours pour la tendance à moyen terme et la ligne exponentielle des 200 jours pour l'évolution à plus long terme. Ils ont atteint leur niveau le plus élevé depuis près de quatre mois.

Selon Stabilus, l'acquisition de Destaco doit lui permettre de renforcer son activité industrielle et d'être plus rentable. Le groupe de Coblence veut mettre sur la table le prix estimé à 680 millions de dollars américains (640 millions d'euros) en espèces ; outre une petite composante de fonds propres, la part de Lowen est financée par des fonds étrangers.

Les traders ont particulièrement souligné le fait que Stabilus s'attendait dès le départ à une contribution positive au résultat grâce à l'acquisition du spécialiste de l'automatisation industrielle. Akshat Kacker, analyste chez JPMorgan, a parlé d'une "acquisition transformatrice" qui constitue une étape importante dans la mise en œuvre de la stratégie à long terme de l'entreprise. La part de l'activité industrielle dans le chiffre d'affaires total passe ainsi à près de la moitié, les produits des Américains complétant le portefeuille de Stabilus.

Dans une première réaction, Marc-René Tonn, expert chez Warburg, a également salué l'opération. Le groupe améliore ses perspectives de croissance et sa rentabilité en renforçant ses activités industrielles et sa présence mondiale. Avec l'automatisation industrielle, Stabilus mise sur une méga-tendance "qui est alimentée par la délocalisation des sites industriels et la pénurie de main-d'œuvre (et les coûts élevés) dans ces régions".

Le prix d'achat semble raisonnable à l'expert compte tenu d'un potentiel de croissance, de marges et de synergies calculé selon lui de manière "conservatrice". Tonn considère également comme positif le fait qu'aucune augmentation de capital ne soit nécessaire pour la transaction. De telles méthodes de financement sont généralement mal accueillies à la bourse, car l'émission de nouvelles actions a tendance à faire baisser la valeur pour les anciens actionnaires.

En début de semaine, l'équipementier automobile Schaeffler a fait les gros titres avec son projet de reprise de Vitesco, l'ancienne division moteurs de Conti, avec laquelle il veut former un grand fournisseur d'électromobilité - également une méga-tendance dans le secteur. Les analystes d'UBS ont alors déclaré que l'industrie automobile était actuellement en train de vivre un changement de paradigme que les fournisseurs devaient suivre./tav/gl/tih