Softbank a offert 8,5 milliards de dollars pour racheter Universal Music au groupe Vivendi (+2,07% à 15,53 euros), affirme le Financial Times. Le groupe nippon aurait spontanément approché le géant français de la communication et du divertissement il y a trois mois, selon des sources proches du dossier. Vivendi aurait décliné cette offre qui excède de de 2 à 3 milliards de dollars les estimations des analystes, en arguant que non seulement Universal n'est pas à vendre, mais qu'en plus il constitue un actif "stratégique" pour Vivendi qui entend bien le conserver au sein de son portefeuille.

Vivendi, première progression du CAC 40, mène depuis plusieurs mois une réorganisation de ses différents actifs afin de se recentrer sur les médias. Fers de lance de cette politique interne : Universal Music, Canal+ et Activision Blizzard, filiale à 60%.

Ni Softbank ni Vivendi n'ont commenté cette information. Il n'en va pas de même pour les bureaux d'études. Aurel BGC qualifie l'offre de l'opérateur télécoms japonais de "très généreuse". Il se permet cependant de douter que cette opération ait pu être menée à bien, l'offre survenant alors que Softbank est occupé à racheter le groupe américain de télécoms Sprint Nextel pour 21,6 milliards de dollars et que sa dette vient de passer en catégorie spéculative chez Standard & Poor's.

Pour CM-CIC, qui valorise Universal Music Group (UMG) à 5,5 milliards de dollars, cette nouvelle signifie que « le groupe (Vivendi) est bien dans une logique de recentrage sur les contenus, et non dans une vente par appartement au gré des opportunités ». Il rappelle la priorité pour Vivendi de se défaire de ses activités de télécoms, avec la vente probable d'ici fin 2013 de Maroc Telecom. Et de conclure qu'une telle valorisation de UMG par Softbank est "intéressante" mais pourrait être jugée négativement « car il s'agirait d'une occasion ratée de sortir un actif de non-croissance à un prix intéressant ».