par Michel Rose

Le numéro un mondial des équipements de protection individuelle a déjà enregistré une forte hausse de la demande pour ses produits depuis l'apparition du virus au Mexique et il s'attend à ce que les commandes demeurent à un niveau élevé jusqu'à la fin de l'année.

"Si les volumes (de production de masques jetables) devaient doubler, tripler, quadrupler, on saurait le faire", a assuré Brice de la Morandière, le directeur général.

Sperian, l'ex-Bacou-Dalloz, dispose d'usines au Brésil, en Tunisie et en France qui produisent environ 500.000 masques jetables par jour mais il est capable d'augmenter cette cadence de près de moitié en quelques jours, a-t-il expliqué.

"Nous avons constaté une demande accrue de masques jetables la semaine dernière et cela va sûrement se prolonger au cours l'année car cela amènera certaines autorités sanitaires à repenser leur réponse aux pandémies."

Il a précisé que le groupe avait déjà été contacté par plusieurs gouvernements en Europe et en Amérique du Nord.

En Bourse, l'action Sperian, qui avait gagné environ 36,5% la semaine dernière, a reperdu 11,5% lundi. A ce niveau de cours, la société est valorisée autour de 270 millions d'euros.

PAS D'ACQUISITIONS EN VUE EN 2009

"Le marché s'est laissé un peu emporter", a commenté un analyste qui a requis l'anonymat. "Sperian va probablement bénéficier d'une augmentation des commandes de masques jetables mais cela ne suffira pas à compenser l'impact négatif du ralentissement du secteur de la construction."

Cet analyste anticipe une baisse d'environ 4% à 5% du chiffre d'affaires total du groupe cette année.

Les masques jetables ne représentent que "quelques" pour cents du CA total de Sperian, a reconnu Brice de la Morandière. En 2008, son chiffre d'affaires a atteint 751 millions d'euros.

Sperian, qui a reçu de l'Etat français des commandes de 225 millions de masques entre 2006 et 2009, estime que la France est bien préparée à d'éventuelles épidémies mais que ce n'est pas le cas d'autres pays.

"Le gouvernement français s'est extrêmement bien préparé. Il a réagi de manière posée et a constitué des stocks de masques depuis quatre, cinq ans. Dans d'autres pays, c'est moins clair, ils ont pris le risque avec moins d'acuité", a-t-il dit.

Le groupe a augmenté sa capacité de production après la crise de la grippe aviaire en 2004, en rachetant le fabricant brésilien Epicon. "Nous avons pensé notre philosophie de production en fonction d'éventuels accroissements d'activité comme celui-ci", a expliqué son directeur général.

Il a ajouté que Sperian excluait de procéder à des acquisitions en 2009 même si le groupe a selon lui "vocation à être un consolidateur sur le marché, qui est très fragmenté", précisant qu'il pourrait consacrer jusqu'à 250 millions d'euros à la croissance externe l'année prochaine.

Version française Marc Angrand