Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en nette hausse mercredi, portée par les records enregistrés à Wall Street et le regain du dollar face au yen, après deux séances négatives sur fond d'inquiétudes quant aux décisions protectionnistes de Donald Trump.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a pris 1,43% (+269,51 points) à 19.057,50 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 1,01% (+15,25 points) à 1.521,58 points.

Sur le volet des monnaies, l'évolution était positive pour les entreprises exportatrices japonaises, avec un dollar oscillant autour de 113,66 yens, contre 112,90 yens mardi à la fermeture. Idem pour l'euro qui grimpait à 121,90 yens (contre 121,42 yens).

Wall Street avait fortement monté mardi, les investisseurs reprenant confiance sur la capacité d'action du nouveau président américain.

Parmi les décisions remarquées par les marchés, M. Trump a signé les décrets relançant la construction de deux oléoducs controversés. Un peu plus tôt il avait confirmé sa volonté de réduire les impôts et d'alléger les réglementations.

"En ce moment précis, les investisseurs tendent à espérer que le président américain va tenter quelque chose de nouveau" et en oublient leurs craintes sur ses accents protectionnistes, a commenté pour l'agence Bloomberg News Chihiro Ohta, analyste chez SMBC Nikko Securities.

Dans l'actualité japonaise, l'annonce par le gouvernement du premier excédent commercial annuel en six ans a également soutenu le moral de la place tokyoïte. L'archipel n'avait pas fini l'année dans le vert depuis 2010, juste avant que le drame de Fukushima, provoqué par le séisme et le tsunami meurtriers du 11 mars 2011, ne porte un coup d'arrêt au nucléaire.

- Takata relève la tête -

Sur le front des valeurs, Takata a inversé la tendance négative de ces dernières jours en s'envolant de 18,22% à 519 yens, soit le plus haut autorisé ce jour. Les actionnaires ont été rassurés par un communiqué de l'équipementier automomobile, qui a démenti envisager un redressement judiciaire.

Avant cette séance, le titre avait lâché plus de la moitié de sa valeur en quelques jours à cause d'informations de presse faisant état d'un possible dépôt de bilan.

Toujours très surveillé, Toshiba a chuté de 2,07% à 254,4 yens, signant le plus fort recul du Nikkei, au lendemain d'un nouvel abaissement de note par l'agence S&P Global Ratings face aux dépréciations d'actifs massives pesant sur son activité nucléaire. Le groupe a parallèlement fait savoir qu'il annoncerait le 14 février le montant de ces charges, évaluées à plusieurs milliards d'euros.

Parmi les rumeurs du jour, la presse a fait état de la tenue vendredi d'un conseil d'administration pour approuver la scission de son activité des puces-mémoires.

Du côté des autres mouvements notables, les sidérurgistes ont profité des annonces de Donald Trump sur la construction d'oléoducs: +3,35% à 2.016,5 yens pour JFE Holdings, +4,56% pour Nippon Steel & Sumitomo Metal.

Les exportateurs ont aussi eu les faveurs des acheteurs, à l'image de la société Alps Electric (composants pour le secteur de l'électronique, +6,48% à 2.988 yens), du conglomérat Hitachi (+2,03% à 657 yens) et des constructeurs automobiles Nissan (+1,06% à 1.134 yens) ou encore Honda (+2,22% à 3.450 yens).

Toyota (+1,93% à 6.706 yens), qui multiplie les déclarations de fidélité aux Etats-Unis après avoir été pris pour cible par Donald Trump, a annoncé un investissement de 600 millions de dollars dans son usine de Princeton (Indiana) et la création de 400 emplois.

Du côté des autres titres phares de la cote, le géant des télécoms SoftBank Group a bondi de 3,07% à 8.687 yens, tandis que Sony a augmenté de 0,78% à 3.445 yens.

A noter enfin, la bonne performance de la compagnie aérienne ANA (+1,20% à 326,9 yens), dopée par des informations positives sur ses comptes financiers qui seront présentés vendredi.

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