par Veronica Ek et Adam Cox

La société, filiale à 50-50 d'Ericsson et de Sony, explique dans un communiqué que ses profits ont été affectés par le ralentissement de la demande de téléphones portables de milieu et haut de gamme, ainsi que par des retards dans le développement de nouveaux produits.

Elle qualifie le marché de "difficile".

L'action Ericsson a perdu jusqu'à plus de 11% juste après ces annonces. Le titre cédait encore plus de 9% vers 12h30 GMT et, au même moment, Nokia, numéro un mondial des combinés, cédait 4,2% et l'indice DJ Stoxx européen des valeurs technologiques reculait de 3%.

"Ils parlent d'un marché difficile et ils disent aussi qu'ils sont en retard sur certains produits. Il semble qu'il y ait une conjonction de facteurs", a commenté un analyste qui a requis l'anonymat. "Je ne m'attendais pas à de bons résultats mais ils seront manifestement pires que prévu".

Les investisseurs anticipaient déjà une dégradation du climat sur le marché en général et pour Sony Ericsson en particulier après l'accumulation de signes montrant que la consommation souffre de la crise internationale du crédit, de la hausse des prix pétroliers et de l'anxiété ambiante au sujet de l'économie.

Mais les annonces de Sony Ericsson dépassent les craintes du marché, même s'il semble que la situation du groupe soit liée en partie à des facteurs spécifiques qui ne touchent pas forcément ses concurrents.

LE PRIX DE VENTE MOYEN DÉÇOIT

"Les problèmes ne semblent pas liés à l'ensemble du marché, pas au secteur en tant que tel", explique Mikko Ervasti, analyste d'Evli.

Sony Ericsson prévoit désormais de vendre environ 24 millions de combinés sur l'ensemble du deuxième trimestre à un prix moyen estimé à 115 euros, un niveau qu'un analyste a jugé décevant.

La marge brute devrait baisser à la fois sur un an et d'un trimestre sur l'autre, ajoute le groupe.

C'est la deuxième fois en autant de trimestres que Sony Ericsson est contraint d'avertir sur ses résultats.

Après s'être hissé ces dernières années au troisième rang mondial du marché des téléphones portables, le groupe a perdu du terrain récemment, revenant à la cinquième place sur les trois premiers mois de cette année, derrière le sud-coréen LG Electronics.

Les trois premières places du marché restent détenues par Nokia, Samsung Electronics et Motorola.

Sony Ericsson doit publier ses résultats du deuxième trimestre le 18 juillet.

Au premier trimestre, il avait dégagé un bénéfice imposable de 193 millions d'euros, en baisse de 47% sur un an. Il avait expliqué ce recul par la dégradation de la demande pour les combinés les plus chers.

La semaine dernière encore, le directeur du marketing, James Marshall, avait déclaré à Reuters que les prévisions pour le deuxième trimestre semblaient bonnes.

Version française Marc Angrand