WALTHAM/DARMSTADT (dpa-AFX) - L'investisseur financier américain Bain Capital ne lâche pas prise sur Software AG. Il est prêt à payer jusqu'à 36 euros par action sous certaines conditions, a annoncé mardi soir la société Rocket Software, contrôlée par les Américains. Il s'agit notamment de la vente ou d'un autre transfert à Rocket des titres actuellement détenus par l'investisseur technologique Silver Lake et l'actionnaire principal Software-AG-Stiftung. Silver Lake avait relevé il y a quelques jours son offre initiale sur Software AG de 30 à 32 euros et bénéficie du soutien du conseil d'administration, du conseil de surveillance et de la fondation. Silver Lake a rejeté l'offre de Bain de conclure un partenariat ou de vendre ses parts à son rival. L'action de Software AG a légèrement progressé mercredi.

Le titre, coté au SDax, était en hausse de 1,5 pour cent à 33,58 euros après l'ouverture du marché en matinée. Depuis le début du projet de rachat par Silver Lake, l'action a été largement marquée par les allers et retours entre les deux investisseurs financiers. Avant la première annonce de l'intention d'achat de Silver Lake, le titre ne valait qu'environ 20 euros. Toutefois, les offres sont encore sensiblement inférieures au niveau que le cours avait encore à l'automne 2021 à plus de 40 euros.

Software AG continue de soutenir l'offre de Silver Lake de racheter l'entreprise de Darmstadt. Silver Lake connaît bien l'entreprise, puisque deux représentants de l'investisseur technologique siègent depuis un an au conseil de surveillance, dont Christian Lucas est même le président. Selon les informations, les personnes de Silver Lake se tiennent toutefois à l'écart de la lutte pour le rachat en raison du conflit d'intérêts. Le président de Software AG, Sanjay Brahmawar, estime que l'offre de Silver Lake est meilleure parce qu'elle garantit entre autres une plus grande autonomie de l'entreprise dont le siège est en Allemagne - et parce que les Américains veulent soutenir le processus de restructuration qu'il a initié dans les années à venir.

Bain veut en revanche fusionner Software AG avec sa propre entreprise Rocket Software, ce qui pourrait certes donner naissance à un fournisseur plus grand et plus puissant, mais aussi signifier le démantèlement de Software AG. L'objectif d'une fusion est généralement d'exploiter les économies potentielles afin de devenir plus rentable.

Rocket Software a fait savoir qu'une fusion entre Software AG et Rocket Software serait une opportunité plus convaincante pour les employés, les clients et les autres parties prenantes de Software AG et qu'elle apporterait un meilleur résultat financier. Les deux entreprises ont des offres compatibles, et ensemble, elles offrent une "base idéale" pour développer les activités avec les clients existants et poursuivre la croissance. Rocket Software s'engage à investir de manière significative dans le personnel et la technologie. Bain Capital souhaite protéger l'identité et la culture des deux entreprises en cas de fusion.

Dans un premier temps, les actionnaires de Software AG se verront proposer 34 euros par action, a ajouté Rocket, confirmant ainsi un rapport de l'agence de presse Bloomberg.

Si Silver Lake et la fondation soutiennent la proposition de Rocket Software à une valeur de 36 euros par action, le prix de l'offre sera augmenté en conséquence pour atteindre 36 euros par action. Dans ce cas, le seuil d'acceptation minimum serait de 62,5 % du capital social total de la société, ce qui permettrait à Rocket de conclure un accord de contrôle et de transfert des bénéfices après la réalisation de la transaction prévue.

Dans le cas où Silver Lake et la fondation ne soutiendraient pas la fusion, le prix de l'offre resterait à 34 euros, mais le seuil d'acceptation minimum serait automatiquement abaissé à 40 pour cent. Si Rocket arrivait à la conclusion définitive qu'un seuil d'acceptation d'environ 62,5 pour cent ne pouvait pas être atteint avant l'annonce formelle d'une offre de rachat, elle serait prête à lancer l'offre de rachat sous une forme simplifiée, c'est-à-dire avec un prix d'offre de 34,00 euros par action et un seuil d'acceptation minimum fixe de 40 pour cent.

Software AG a confirmé avoir reçu une offre de Rocket à 34 euros. Celle-ci n'est toutefois pas supérieure. Le directoire et le comité d'acquisition agissant au nom du conseil de surveillance ne sont donc pas en position d'y répondre. Software AG ne s'est pas exprimée sur l'offre de 36 euros que Rocket pourrait proposer sous certaines conditions.

Dans l'entourage de l'entreprise, on craint que la lutte pour le rachat ne débouche sur un blocage du groupe. L'offre de Silver Lake est donc garantie du point de vue du financement. L'offre de Rocket Software n'est pas contraignante, elle prévoit entre autres un examen approfondi des comptes - la fameuse due diligence - avant toute conclusion. Du point de vue de Software AG, l'offre de Silver Lake présente "un degré élevé de sécurité de la transaction".

Silver Lake s'est déjà assuré une part de 30,1 pour cent, principalement grâce à un paquet d'actions de l'actionnaire principal, la fondation Software AG. Selon Silver Lake, cette dernière ne peut pas non plus se retirer du contrat de vente portant sur 25,1 pour cent des parts./he/men/knd/stk