Comme plusieurs autres grandes banques européennes, le groupe est engagé dans une importante réorganisation de son pôle BFI, ébranlé par la crise de la dette européenne. La plupart des acteurs du secteur doivent en outre renforcer leur bilan pour préparer l'entrée en vigueur des nouvelles règles de solvabilité dites de "Bâle III".

Mi-septembre, Société générale avait annoncé son intention de céder des actifs et de réduire ses coûts pour libérer quatre milliards d'euros de fonds propres supplémentaires d'ici à 2013.

Il y a deux semaines, le groupe dirigé par Frédéric Oudéa avait remplacé le patron de SG CIB, Michel Péretié cédant la place à Didier Valet, jusqu'alors directeur financier.

"Les ajustements nécessaires conduisent le groupe à envisager la suppression en 2012 d'environ 880 postes au sein de SG CIB en France sans licenciement économique et sans départ contraint", déclare-t-il mercredi dans un communiqué.

"Il s'agirait d'un plan de départs volontaires qui accordera la priorité aux reclassements internes au sein du groupe", ajoute-t-il.

Le chiffre annoncé de 880 postes représente environ 7,3% des effectifs de SG CIB, qui emploie quelque 12.000 personnes dans le monde, dont plus de la moitié en France.

DES PLANS SIMILAIRES CHEZ BNP ET CRÉDIT AGRICOLE

Le plan annoncé mercredi s'ajoute aux quelque 700 suppressions d'emplois envisagées par la Société générale sur la zone Amérique-Asie, selon les syndicats du groupe.

Il devrait être mis en oeuvre à partir de début avril, après consultation des représentants du personnel, précise la banque, qui s'engage à mettre en place des mesures de conseil en reclassement, de formation et d'aide à la reconversion.

Elle souligne que ses activités de banque de détail ne sont pas concernées et qu'elle prévoit cette année de recruter 2.500 personnes en contrat à durée indéterminée et 1.400 jeunes en formation en alternance.

Crédit agricole a annoncé le mois dernier la suppression de 1.750 postes dans sa BFI, sur un total de près de 13.000, soit plus de 13% des effectifs de la branche.

BNP Paribas prévoit de son côté de supprimer près de 1.400 postes dans ses activités de marché et de financement, soit environ 6,5% du total.

En Bourse, le titre Société générale a fini mercredi, avant l'annonce du plan de départs, en baisse de 3,41% à 17,00 euros. La capitalisation boursière du groupe a fondu de plus de 57% en 2011 pour tomber à moins de 13,7 milliards d'euros. Elle avait culminé à 110 milliards d'euros en 2007, avant le déclenchement de la crise financière mondiale.

Marc Angrand, édité par Benoît Van Overstraeten