SMCP a limité son repli à 0,15% à 3,94 euros dans un marché boursier maussade. Les investisseurs ont apprécié la résistance du groupe de mode à la crise du coronavirus. En effet, grâce à des mesures énergétiques de réduction des coûts, à la reprise des ventes en Chine au deuxième trimestre et à sa forte exposition au e-commerce, le propriétaire des marques Sandro, Mage, Claudie Pierlot mais aussi De Fursac, a limité la casse.
Au premier semestre 2020, SMCP a accusé une perte nette de 88,5 millions d'euros, contre un bénéfice de 17,2 millions au premier semestre 2019. Ce chiffre inclut une dépréciation du Goodwill de la division " Autres marques " (Claudie Pierlot et De Fursac) de 42,6 millions, touchée par la pandémie.
L'Ebit ajusté est ressorti à -29,7 millions, contre +66,5 millions un an plus tôt. Dans une note publiée ce matin, Jefferies salue la capacité du groupe à limiter sa perte. Le broker tablait en effet sur un Ebit de -36 millions.
Idem pour l'Ebitda ajusté, qui reculé de 60,9% à 55,1 millions alors que le courtier visait seulement 42 millions. Le chiffre d'affaires s'est replié, lui, de 31% à 372,8 millions.
Frappé de plein fouet par la crise, SMCP a été contraint d'augmenter sa dette financière, qui est passée en six mois de 387,4 millions d'euros à 445,1 millions.
En conséquence, le ratio d'endettement dette financière nette/Ebitda ajusté s'est établi à 5,5 fois au 30 juin 2020.
Le groupe a assuré que le plan d'actions Covid-19 pour atténuer les effets de la crise se déroulait bien. SMCP a ainsi généré plus de 60 millions d'économies.
Rassuré, Jefferies a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 7,5 euros.
Le bureau d'études a noté par ailleurs que la trésorerie de 274 millions laissait à SMCP une marge de manœuvre importante, même si elle intègre un prêt garanti par l'Etat de 140 millions.
SMCP S.A est spécialisé dans la création et la commercialisation de vêtements de luxe et d'accessoires pour hommes et femmes. Les produits sont vendus sous les marques Sandro (48,3% du CA), Maje (38,7%), Claudie Pierlot et Fursac (13%). Le CA par activité se répartit comme suit :
- vente en magasins détenus en propre (30,8%) ;
- vente en corners de grands magasins (29,8%) ;
- vente en ligne (16,6%) ;
- vente en magasins de déstockage (12,2%) ;
- vente à des partenaires locaux (8,3%) ;
- vente en magasins affiliés (2,3%).
La fabrication des produits est assurée par des sous-traitants.
A fin 2022, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 1 683 points de vente dans le monde (dont 1 280 magasins détenus en propre), et via Internet.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (34,3%), Europe-Moyen Orient-Afrique (31,3%), Asie-Pacifique (19,2%) et Amériques (15,2%).