(nouveau : cours, graphique et autres analystes)

FRANCFORT (dpa-AFX) - Vendredi noir pour les actionnaires de Siemens Energy: après le retrait des prévisions, les actions du groupe de technologie énergétique ont chuté avant le week-end. Dès l'ouverture, elles ont perdu plus d'un tiers et ont coûté un peu plus de 15 euros, soit le prix le plus bas depuis novembre. Le négoce a été interrompu à plusieurs reprises au début en raison de fluctuations trop importantes.

Peu après midi, la baisse s'élevait encore à 33,3 pour cent au cours de 15,60 euros. Les actions du grand actionnaire Siemens étaient également sous pression dans le sillage d'Energy avec moins 2,8 pour cent. L'indice directeur Dax a poursuivi sa faible semaine en perdant environ 0,7 pour cent.

Le constructeur d'éoliennes Siemens Gamesa reste l'enfant terrible du Dax. Siemens Energy a indiqué que le taux de défaillance des composants des éoliennes avait nettement augmenté. Un examen technique suggère que la résolution des problèmes de certaines plates-formes onshore coûterait beaucoup plus cher que prévu. Siemens Energy s'attend actuellement à des coûts supplémentaires de plus d'un milliard d'euros. En janvier, les coûts avaient encore été chiffrés à 472 millions d'euros.

C'est une très mauvaise nouvelle, a déclaré un trader. Si l'on n'a aucune indication sur la direction que prennent les coûts, comment le marché peut-il l'estimer, s'inquiétait le trader. Il a parlé d'une "incertitude totale".

Les nouveaux problèmes de la filiale Gamesa font planer un nuage sombre sur l'histoire de la réévaluation du groupe, écrit l'analyste Ajay Patel de Goldman Sachs dans une première réaction. Il juge cette annonce "clairement négative". Les conséquences financières des problèmes de qualité chez Gamesa ne sont actuellement pas calculables, écrit Nicholas Green du cabinet d'analyse américain Bernstein Research.

Si la perte de cours de Siemens Energy se maintient à son niveau actuel à la fin de la séance, Siemens Energy rejoindra le cercle élargi des plus gros perdants quotidiens du Dax. Mesurée à la valeur boursière, la perte s'élève actuellement à plus de six milliards d'euros.

Jusqu'à la veille, les titres faisaient partie des plus gros gagnants du Dax depuis le début de l'année. Ils avaient commencé leur rallye à la mi-octobre et enregistré une croissance record de 140 pour cent jusqu'à fin mai. Mais ils sont désormais tombés en dessous de la zone de soutien du retracement de Fibonacci de 61,8 %. Cela signifie qu'ils ont perdu plus de 61,8 % de leurs gains depuis octobre, ce qui, en termes de technique graphique, est considéré comme un signal d'alarme massif pour l'ensemble de la tendance. Depuis le début de l'année, les titres ont perdu d'un coup onze pour cent et se trouvent ainsi dans le bas du Dax.

La filiale d'énergie éolienne Gamesa est certes un problème bien connu de Siemens Energy, explique Jürgen Molnar, expert en marché des capitaux chez le courtier RoboMarkets. Mais après le rachat complet en début d'année, Gamesa s'avère être jusqu'à présent un trou noir dans le bilan. "L'avenir de Siemens Energy dépend de plus en plus de sa capacité à maîtriser cet enfant terrible". Le plus amer dans la vente actuelle des actions Energy est que la forte reprise depuis octobre dernier prend ainsi brutalement fin, selon le spécialiste.

Les acheteurs potentiels qui auraient pu profiter du cours bas de Siemens Energy pour entrer sur le marché ne se sont pas encore manifestés vendredi. L'analyste de Bernstein Green le déconseille également aux investisseurs. Dans le pire des cas, si plus de 30 pour cent des installations de Gamesa étaient défectueuses, le cours risquerait de chuter encore plus fortement. Si Gamesa était évalué à zéro, la juste valeur de Siemens Energy serait de onze euros, a calculé Green.

L'observateur du marché Alexander Paulus du service de bourse Stock3 voit les prochains supports importants dans le graphique des cours à 14,37 euros et à 13,36 euros. D'ici là, les titres auraient encore de la place. De manière générale, il conseille toutefois, après de telles chutes de cours, de "laisser les actions se stabiliser" et d'attendre une première tentative de formation d'un plancher. Les soutiens graphiques n'ont que rarement de l'effet au milieu d'une panique vendeuse /ajx/tih/ag/jha/.