Numéricable-SFR (+3,97% à 51,29 euros) profite depuis le début des échanges de l'effet de surprise suscité par son offre de rachat des 20% de Vivendi dans Numéricable-SFR. L'opérateur a fait part ce matin de sa volonté d'acquérir cette participation au prix de 40 euros par action soit un montant total de 3,9 milliards d'euros environ. Il supportera la moitié du coût de l'acquisition, soit 1,948 milliard d'euros, qu'il financera en cash et par recours à l'endettement. L'autre moitié de l'achat sera pris en charge par Altice France, filiale française du holding de contrôle de Numéricable-SFR.

La société versera 1,948 milliard d'euros à Vivendi ainsi que des intérêts annuels de 3,8%, le tout sécurisé par une garantie bancaire.

Au moment du rachat de SFR par Numéricable, le contrat signé avec le vendeur Vivendi prévoyait la conservation par ce dernier d'une participation de 20% dans le nouvel ensemble pendant au moins un an. Il était également précisé dans ce document en date du 27 novembre 2014 que "Altice dispose d'options d'achat, en plusieurs tranches, à valeur de marché assortie d'une valeur minimale, et exerçables entre le 19ème et le 43ème mois à partir d'aujourd'hui." La holding a donc décidé de faire valoir ses droits sur les 20% restants en une seule fois et bien avant la fin de la période d'incessibilité.

Vivendi "décidera des suites à y donner" lors de la réunion de son Conseil de surveillance du 27 février. Si l'offre est acceptée par le groupe de médias, elle lui permettrait de monétiser sa participation en avance sur le calendrier prévu. Une perspective saluée par les investisseurs : à la mi-journée, Vivendi gagnait 0,96% à 21,015.

Pour Numéricable-SFR, l'annonce de l'offre d'achat a été faite au même moment que l'annonce de ses estimations de résultats pour 2014. L'opérateur s'attend à une baisse de son EBITDA ajusté proforma à 3,1 milliards d'euros en 2014 contre 3,5 milliards l'année précédente. Le chiffre d'affaires préforma 2014 devrait aussi s'afficher en baisse à 11,4 milliards d'euros à comparer aux 11,8 milliards de 2013. Sur le plan opérationnel, Numéricable-SFR devrait annoncer une baisse de son parc clients mobile prépayés et de son parc clients mobile abonnés.

A l'instar de Kepler Cheuvreux, les investisseurs ont préféré saluer une annonce qui "montre la confiance des sociétés dans une future création de valeur, basée soit sur une exécution solide soit sur une acquisition potentielle de Bouygues Télécom, qui ne sera pas partagée avec Vivendi."

(E.L.L.)