Dans un procès très attendu devant la Haute Cour de Londres, Eurasian Natural Resources Company (ENRC) allègue que le cabinet d'avocats Dechert et son ancien associé, Neil Gerrard - engagé pour mener une enquête interne sur une dénonciation - ont divulgué des informations privilégiées et confidentielles au SFO.

L'ancien directeur de l'OFS, Richard Alderman, était "désespérément" à la recherche d'un suspect de haut niveau en 2011 et Gerrard voulait soutirer de gros honoraires à ENRC en élargissant la portée de son enquête interne, qui a parfois fait appel à plus de 50 honoraires de Dechert, affirme ENRC dans des documents déposés auprès du tribunal.

Dechert et Gerrard rejettent les allégations comme étant "une œuvre de fiction élaborée". Le SFO, qui a fait l'objet de critiques particulièrement virulentes à la suite de l'échec d'une poursuite le mois dernier, rejette toutes les plaintes contre d'anciens cadres supérieurs comme étant "sans espoir", selon les documents déposés au tribunal.

Les deux parties présenteront leur défense au tribunal dans le courant de la semaine.

Le SFO a ouvert une enquête criminelle sur ENRC en 2013 sur des allégations de fraude, de pots-de-vin et de corruption entourant l'acquisition d'actifs miniers en Afrique - cinq mois avant que ENRC ne s'effondre de l'indice des valeurs sûres de Londres.

Aucune charge n'a été retenue contre la société ou les dirigeants actuels ou anciens.

M. Alderman, qui a quitté le SFO en 2012, l'ancien directeur intérimaire Mark Thompson et David Green, qui a tenu les rênes pendant six ans, sont parmi ceux qui ont été appelés à témoigner dans le procès de 11 semaines - l'un des nombreux procès intentés par ENRC depuis le début de l'enquête qui a duré huit ans.

Cofondée par trois hommes d'affaires kazakhs milliardaires et le gouvernement kazakh, ENRC allègue que Gerrard a utilisé des contacts proches de l'OFS comme "confidents personnels" lors de la divulgation d'informations, violant ainsi son contrat et son devoir fiduciaire envers ENRC, et qu'il a divulgué des documents privilégiés aux journaux.

ENRC, qui allègue que l'OFS a incité et encouragé la conduite de Gerrard, accuse l'enquêteur et le procureur d'abus de pouvoir dans l'exercice de leurs fonctions et demande la vindicte publique et des dommages et intérêts pour des "pertes très importantes".

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