Genève (awp) - La disparition de Credit Suisse n'a pas été provoquée par les autorités suisses, mais est le résultat de mauvaises décisions de la part de la direction de la banque, selon le président sortant de la Banque nationale Suisse (BNS) Thomas Jordan, interrogé par le journal Le Temps.

"Nous avons pris les mesures nécessaires pour éviter une crise financière mondiale. La BNS a travaillé avec le Conseil fédéral et la Finma pour définir les options à disposition", lit-on dans un article publié vendredi. "Le rachat par UBS, sous l'égide de l'Etat, était la meilleure option."

M. Jordan, qui quittera ses fonctions le 1er octobre, a rappelé les limites d'intervention de la BNS. "Nous pouvons mettre des liquidités à disposition mais la décision de sauver une banque est politique."

En filigrane, le président de la BNS souligne la nécessité d'une nouvelle réglementation bancaire entre le coffre-fort national, le gouvernement et le gendarme financier. "Le rapport du Conseil fédéral est une excellente base. (...) L'autre élément important, c'est de s'assurer qu'il y ait assez d'actifs utilisables comme garantie", en contrepartie de l'aide en liquidités octroyée aux banques en période de stress.

"Il faut avoir un système où une banque peut disparaître mais sans déstabiliser le système financier ou l'économie", a insisté M. Jordan.

Concernant l'inflation, le président de la BNS parle d'une situation "relativement confortable" mais dont la surveillance est nécessaire. Elle est attendue autour de 1% à moyen terme.

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