Cette semaine, les banques centrales de Norvège et de Nouvelle-Zélande ont toutes deux procédé à de nouvelles hausses des taux d'intérêt et ont signalé qu'un nouveau resserrement était imminent, les décideurs politiques du monde entier s'efforçant de maîtriser l'inflation galopante.

Les banques centrales des États-Unis au Canada, en passant par l'Australie et la Suisse, se sont alignées sur des hausses de taux agressives récemment. La Banque centrale européenne a procédé le mois dernier à sa première hausse de taux depuis 2011.

Le Japon, qui n'a pas encore relevé ses taux dans ce cycle, est la colombe récalcitrante parmi les 10 grandes économies développées.

Au total, ces banques centrales ont jusqu'à présent relevé les taux dans ce cycle d'un total de 1 415 points de base.

Voici un aperçu de la position des décideurs politiques dans la course à la maîtrise de l'inflation.

1) ÉTATS-UNIS

La Réserve fédérale a procédé le mois dernier à sa deuxième hausse consécutive des taux de 75 points de base (pb). Bien que l'inflation ait surpris en n'augmentant pas en juillet, les responsables de la Fed ont réitéré leur détermination à maîtriser les pressions rouges sur les prix avec une politique monétaire plus stricte.

Suite à l'annonce de l'inflation, les marchés ont réduit leurs paris sur une troisième hausse de 75 points de base en septembre, avec une probabilité de 40 %. Même si les inquiétudes concernant la croissance augmentent, les analystes estiment que la maîtrise de l'inflation restera la priorité de la Fed.

2) CANADA

Le mois dernier, la Banque du Canada a procédé à la première hausse de taux de 100 points de base parmi les économies avancées du monde dans le cycle actuel de resserrement des politiques. Elle a porté son taux directeur à 2,5 %.

Avec une inflation annuelle bien supérieure à l'objectif et la plus élevée depuis près de quarante ans, les analystes estiment qu'une autre hausse des taux en septembre est très probable.

3) NOUVELLE-ZÉLANDE

La Reserve Bank of New Zealand a procédé mercredi à sa septième hausse consécutive -- et à sa quatrième hausse consécutive de 50 points de base -- pour porter les taux à 3 %, le plus haut niveau depuis septembre 2015.

La RBNZ a également adopté un ton plus faucon que prévu dans sa lutte contre l'inflation galopante. Elle voit désormais les taux à 4 % au début de l'année prochaine, contre sa précédente projection de 3,7 %, ce qui implique au moins une nouvelle hausse de 50 pb des taux lors des prochaines réunions.

4) BRETAGNE

La Banque d'Angleterre a relevé ce mois-ci son taux directeur d'un demi-point de pourcentage pour le porter à 1,75 % - son niveau le plus élevé depuis fin 2008.

La BoE a également averti que la Grande-Bretagne était confrontée à une récession avec une chute de la production de 2,1 % du pic au creux, semblable à celle des années 1990. Malgré ces risques de récession, l'inflation à deux chiffres fait que les investisseurs parient maintenant que les taux n'atteindront pas leur sommet avant une nouvelle hausse de 200 points de base d'ici mai 2023.

5) NORVÈGE

La Norvège, première grande économie développée à lancer un cycle de hausse des taux l'année dernière, a augmenté jeudi ses taux de 0,5 % à 1,75 % et a déclaré que d'autres hausses étaient prévues, dont probablement une en septembre.

6) AUSTRALIE

La Reserve Bank of Australia a relevé ses taux de 50 points de base ce mois-ci, resserrant ainsi sa politique pour le quatrième mois consécutif. Elle a toutefois tempéré ses prévisions de hausses supplémentaires en raison de l'accélération de l'inflation et du ralentissement de l'économie.

La RBA a maintenant effectué 175 pb de hausses depuis mai, portant son taux directeur à 1,85 %, dans le cadre du resserrement le plus drastique depuis le début des années 1990.

7) SUÈDE

Autre retardataire dans la lutte contre l'inflation, la Riksbank suédoise a augmenté son taux d'intérêt d'un demi-point de pourcentage le 30 juin pour le porter à 0,75 %, sa plus forte hausse en plus de 20 ans.

En février dernier, la Riksbank prévoyait une politique inchangée jusqu'en 2024, mais le gouverneur Stefan Ingves s'attend maintenant à ce que les taux atteignent 2 % au début de 2023 et a déclaré que des mouvements de 75 points de pourcentage étaient possibles.

8) ZONE EURO

Le mois dernier, la BCE a augmenté son taux de dépôt de 50 points de base - plus que ce qu'elle avait initialement prévu - dans sa première hausse de taux depuis 2011 pour lutter contre l'inflation galopante. Le passage à 0 % a mis fin à une expérience de huit ans de taux négatifs.

La banque devrait relever à nouveau ses taux lors de sa prochaine réunion le 8 septembre, les marchés monétaires estimant qu'il est fort probable qu'ils soient portés à 0,5 %.

9) SUISSE

Le 16 juin, la Banque nationale suisse (BNS) a, de manière inattendue, relevé de 50 points de base son taux d'intérêt de -0,75 %, le plus bas du monde, ce qui a fait grimper le franc en flèche.

La récente faiblesse du franc a contribué à pousser l'inflation suisse vers des sommets de 14 ans et le gouverneur de la BNS, Thomas Jordan, a déclaré qu'il ne considérait plus le franc comme hautement valorisé. Cela a ouvert la porte à d'autres hausses de taux, notamment lors de sa prochaine réunion le 22 septembre.

10) JAPON

Le Japon est la colombe retenue. En juillet, la Banque du Japon a maintenu des taux d'intérêt ultra bas de -0,1 % et a signalé sa détermination à les maintenir ainsi, même si elle a prévu que l'inflation dépasserait son objectif cette année.

Le gouverneur de la BOJ, Haruhiko Kuroda, a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de relever les taux ou de relever le plafond implicite de 0,25 % fixé pour l'objectif de rendement des obligations à 10 ans de la banque, car le Japon se remet encore de la pandémie et ses termes de l'échange se sont détériorés.