Zurich (awp) - Le laboratoire rhénan Santhera a essuyé l'an dernier une perte nette de 54,2 millions de francs suisses, contre un déficit de 51,5 millions un an plus tôt. La direction prévient par ailleurs que la quête de financements continuera à occuper une place prépondérante dans ses préoccupations.

La société revendique néanmoins un chiffre d'affaires en hausse de plus d'un tiers à 31,7 millions, porté par les recettes croissantes du Raxone dans l'indication contre la neuropathie optique héréditaire de Leber.

Les dépenses de recherche et développement se sont envolées de plus de 40% pour atteindre 38,2 millions, dopées par l'élaboration d'un dossier de candidature pour le Puldysa en Europe, la poursuite de recherches de phase III, des études de suivi ou encore des essais cliniques sur le POL6014 acquis à l'automne dernier.

Les frais de promotion et de distribution en revanche ont pu être ramenés à 24,9 millions, contre 28,5 millions un an plus tôt, tandis que les frais généraux et administratifs ont progressé de 1 million à 15,4 millions.

Les acquisitions du POL6014 auprès de Polyphor et du valmorolone auprès d'Idorsia ont pesé sur la trésorerie de Santhera. Les réserves de liquidités ont ainsi fondu de près de 60 millions fin 2017 à 22,0 millions fin 2018, malgré une augmentation de capital de 23,5 millions en fin d'année dernière. L'opération n'avait reçu qu'un accueil mitigé de la part des détenteurs de capitaux, Santhera ayant initialement prévu de lever quelques 50 millions.

Nerf de la guerre

Le groupe a depuis contracté une ligne de crédit syndiquée de jusqu'à 15 millions de francs suisses et extrait un produit brut de 7,1 millions d'un placement privé de 500'000 actions enregistrées. La direction étudie par ailleurs toujours de nouvelles options de financement, indispensables à une concrétisation de ses objectifs de recherche à l'horizon 2020.

"Nous souhaitons étudier de manière approfondie des alternatives à une augmentation de capital classique", a précisé à AWP le directeur général Thomas Meier, en marge de la conférence de bilan. L'externalisation de licences notamment pourrait constituer une piste à suivre, a poursuivi le patron sans exclure toutefois l'éventualité d'une nouvelle émission d'actions.

L'entreprise prévoit ainsi de demander en assemblée générale une nouvelle augmentation du capital autorisé.

Sur les trois premiers mois de 2019, les ventes de Raxone se sont élevées à 9,2 millions de francs suisses, en hausse de près de 20% sur un an. Sur la base de cette performance, Santhera calcule que les recettes de ce médicament devraient s'établir entre 35 et 37 millions de francs suisses sur l'ensemble de l'exercice.

A la Bourse, l'action Santhera a fini en recul de 3,9% à 15,0 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,12%.

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