Sur l'exercice 2015, Saft (-7,24 % à 22,16 euros) a fait état d'un résultat net de 13,6 millions d'euros en baisse de 71,7%, soit 0,51 euro par action contre 1,83 en 2014. Retraité de l’impact des dépréciations non courantes d’actifs et des charges de restructuration, le résultat net ajusté s'est élevé à 49,5 millions d’euros, en hausse de 2,9 %, soit un bénéfice par action ajusté de 1,82 euro. L'Ebitda est ressorti à 110,4 millions d'euros en progression de 6,2% avec un taux de marge de 14,5%.

Le fabricant de batteries haute technologie a enregistré un chiffre d'affaires de 759,4 millions d'euros en croissance de 11,9% (+1,9% taux de change constants).


Ghislain Lescuyer, président du directoire, a déclaré : " La solide croissance annuelle du chiffre d'affaires de 11,9 % a été principalement tirée par les ventes dans les marchés de l'électronique civile, des transports et des télécommunications. Cette bonne performance globale a cependant été affectée par une baisse sensible de nos activités dans le stockage d'énergie."

Par ailleurs, la forte génération de cash-flow et la solidité du bilan permettent à Saft de proposer un dividende ordinaire de 0,85 euro par action, soit une augmentation de 3,7 % par rapport à 2014.

L'année 2016, qui s'ouvre dans un contexte économique volatile et incertain, sera une année de transition visant à renforcer la croissance rentable du Groupe à moyen terme par la mise en œuvre du plan Power 2020. Les premiers bénéfices opérationnels du plan de transformation sont attendus au second semestre 2016.

Le groupe Saft a confirmé ses objectifs à moyen terme définis lors de la présentation du plan Power 2020, en novembre dernier, à savoir un chiffre d'affaires de plus de 900 millions d'euros et une marge d'au moins 16 % à l'horizon 2019.

Selon un source de marché, Oddo maintient sa recommandation Neutre et son objectif de cours de 25 euros. Le broker reste prudent sur la valeur expliquant la faible visibilité confirmée sur les perspectives 2016 avec une absence de guidance chiffrée.

Société Générale reste à Conserver et maintient son objectif de cours de 30,5 euros. Selon l'analyste, ses doutes se confirment quant au potentiel de développement dans la technologie Li-ion. Le broker relève l'aggravation – non attendue par le marché – des pertes opérationnelles des sites Li-ion de Jacksonville et Nersac à -21.3 millions d'euros et la dépréciation à hauteur de plus de 40% de la valeur d'actif de ces sites, pour cause de cash flows futurs estimés insuffisants. Le bureau d'études a indiqué par ailleurs que la société n'exclut pas la possibilité d'un second programme de rachat d'actions en 2016.



AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Numéro un mondial de la conception, de la fabrication et de la commercialisation de batteries de haute technologie « nickel-cadmium » et « lithium-ion », destinées aux activités civiles (33 % des ventes), aux applications de stockage d’énergie (32 %), au transport (22 %) et au militaire (14 %);
- Marché des batteries très porteur, estimé pour 2020 à 80 Mds€, soit un doublement en 10 ans et environnement réglementaire mondial favorable au marché du stockage d’énergie ;
- Savoir-faire historique dans les batteries Li-on (18 % du chiffre d’affaires, contre 48 % pour le nickel et 3 % pour le lithium primaire), relais du croissance du groupe, avec de fortes positions dans le spatial (marché détenu à 50 %) ;
- Forte capacité de R&D, proche de 6 % du chiffre d’affaires;
- 60 % des ventes « customisées » dans le cadre de contrats et 40 % dans les batteries de remplacement ;
- Solide outil industriel aux Etats-Unis avec l’usine de Jacksonville ;
- Impact positif de la baisse de l’euro tant sur les charges financières que sur la compétitivité ;
- Marge de manoeuvre financière et forte réduction de la dette début 2015.

Les points faibles de la valeur
- Faible visibilité sur les activités traditionnelles (hors li-ion) en raison d’une exposition à de nombreux secteurs industriels cycliques en Europe ;
- Très forte concurrence asiatique sur le marché des batteries rechargeables et surcapacités de production dans l’industrie mondiale du lithium-ion ;
- Pressions structurelles dans le militaire, et difficultés de la division IBG, affectée par la crise pétrolière (9 % du CA) et la concurrence dans le stockage d’énergie (4 % du CA) ;
- Profitabilité encore trop faible des nouveaux sites dédiés aux batteries Li-ion, à Jacksonville aux Etats-Unis et à Nersac en Gironde.

Comment suivre la valeur
- Statut de valeur de croissance remis en cause après la dissolution de la JV avec Johnson Controls et les avertissements sur résultats en 2012 et 2013 ;
- Sensibilité au prix du nickel ;
- Feuille de route ambitieuse pour 2018 : croissance annuelle moyenne de 10 % des ventes, marge opérationnelle de 17 % contre 15,3 % en 2015 ;
- Impact sur les ventes 2015 des contrats signés avec Airbus et Lockheed Martin et, pour 2016, du contrat signé en Arabie saoudite ;
- Atteinte de l’objectif 2014 d’une croissance du chiffre d’affaires de 6 à 12 % et de 10 à 17 % pour l’Ebitda ;
- Stratégie qui sera mise en place par le nouveau dirigeant Guislain Lescuyer ;
- Poursuite des prises de commandes bien engagées en début d’année ;
- Réalisation de l’objectif 2015 d’une hausse de plus de 5 % des ventes et d’une marge opérationnelle proche de 16 %, estimé prudent par les analystes ;
- Valeur non spéculative, malgré un flottant supérieur à 80 %, la Caisse des dépôts détenant 4 % du capital.

Biens d'équipement
Le net ralentissement en Chine, deuxième économie mondiale, pèse lourdement sur les perspectives du secteur. Parallèlement, un changement de politique monétaire de la Fed, et la remontée des taux d'intérêt qui en découlerait, aurait des conséquences sur les investissements. Or le secteur des biens d'équipement dépend très directement de leur niveau. Néanmoins des facteurs positifs émergent, comme par exemple la stabilisation du modèle chinois, prévue par nombre d’analystes. En Europe, la reprise reste faible, même si elle semble bien engagée. Enfin, aux Etats-Unis, la politique monétaire menée par la Fed pourrait éviter de pénaliser la croissance. Les grands acteurs bénéficieraient d’autant mieux de la reprise, qu’ils ont réalisé d'importantes réductions de coûts ces dernières années, et qu’ils poursuivent la mise en oeuvre de plans stratégiques ambitieux.