Alitalia a été placée sous la tutelle de l'Etat en mai, pour la deuxième fois en moins de dix ans, et le gouvernement a lancé une procédure de vente ouvrant la voie à son rachat total ou partiel, ou sa restructuration.

Les administrateurs de la compagnie ont dit avoir reçu 32 manifestations d'intérêt le 5 juin, date limite fixée pour des offres éventuelles, mais n'ont pas fourni de noms.

"Nous avons soumis une marque d'intérêt", a déclaré un porte-parole de Ryanair dans un communiqué. "Comme nous l'avions déjà dit, racheter Alitalia ne nous intéresse pas. Cependant nous avons proposé d'alimenter le trafic long-courrier d'Alitalia."

Le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, avait déclaré le 23 mai qu'il participerait au processus mais sans intention de soumettre une offre d'achat. Il avait ajouté croire à la viabilité d'Alitalia à condition qu'elle soit raisonnablement restructurée.

Ryanair souhaite assurer des correspondances avec le réseau long-courrier d'Alitalia et dit pouvoir mobiliser pour ce faire 20 avions dès cet été, dans un délai de deux semaines, si la compagnie italienne réduit de manière significative ses capacités.

Alitalia a déjà refusé par le passé une offre semblable de la compagnie irlandaise.

Le porte-parole de Ryanair n'a pas donné davantage de précisions et personne n'a pu être joint dans l'immédiat au service de presse d'Alitalia.

Selon plusieurs médias italiens, les 32 marques d'intérêt portent uniquement sur certains actifs d'Alitalia, comme sa flotte ou ses créneaux d'atterrissage, mais aucune ne concerne le groupe dans son ensemble et ses 12.500 salariés.

Le président du directoire de Lufthansa, Carsten Spohr, a dit cette semaine regarder les opportunités qui se présentent en Italie mais n'avoir aucun projet de rachat d'Alitalia. Son homologue d'Air France KLM, Jean-Marc Janaillac, avait quant à lui affirmé dès le 16 mai que l’expérience passée de son groupe avec Alitalia "ne l'incitait pas à refaire l’expérience d'une présence directe en Italie".

La compagnie turque Turkish Airlines a démenti des informations de presse sur son intérêt supposé pour certains actifs d'Alitalia.

(Conor Humphries à Dublin, Agnieszka Flak à Milan et Ceyda Caglayan à Istanbul,; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Air France-KLM, Deutsche Lufthansa, Ryanair Holdings plc