par Alexandre Boksenbaum-Granier

Le sondage trimestriel mené auprès d'une trentaine d'analystes et gérants de fonds sur la semaine écoulée montre que l'indice phare de la place parisienne devrait atteindre 4.200 points d'ici fin décembre 2011, contre 3.810,50 points enregistrés mardi à la clôture.

L'enquête montre en revanche que le CAC 40 ne devrait augmenter que de 4,3% à 3.975 points d'ici fin juin, contre 4.100 points envisagés lors du précédent sondage réalisé en septembre, les craintes relatives à la crise de la dette dans la zone euro devant encore peser sur le marché durant la première moitié de l'année prochaine.

"La persistance de la crise de la zone euro n'autorise pas une forte revalorisation des marchés actions de la zone dans un premier temps. La décote par rapport aux économies plus vertueuses (Allemagne, Scandinavie) devrait perdurer dans les mois qui viennent", expliquent les gérants d'Edmond de Rothschild Asset Management dans un courriel.

LES MARCHÉS ÉMERGENTS EN SOUTIEN

La plupart des intervenants estiment cependant que les actions devraient profiter d'un regain d'appétit des investisseurs pour les actifs à risque, à la faveur d'une hausse des anticipations d'inflation, une croissance économique soutenue dans les marchés émergents et des résultats d'entreprises solides.

"Les prévisions pour 2011 continuent d'être favorables aux actifs à risque comme les actions", souligne Roland Kaloyan, stratège chez Société générale CIB qui anticipe un CAC 40 à 4.300 points à fin juin 2011 et à 4.700 points en fin d'année prochaine.

"(Des prévisions) soutenues par l'absence de 'W' (dans la reprise économique), la croissance dans les économies émergentes et les conditions d'une liquidité abondante grâce à un environnement de taux faibles et au deuxième programme d'assouplissement quantitatif américain."

Si les inquiétudes entourant la dette souveraine de la zone euro devraient peser sur le marché au premier semestre 2011, en raison notamment de l'exposition des banques françaises aux pays périphériques de la région, ces craintes devraient néanmoins s'atténuer dans la seconde moitié de l'année avec l'intervention de l'Union européenne, estiment les investisseurs.

Les actions françaises devraient en outre bénéficier d'une forte reprise des investissements aux Etats-Unis et d'une croissance économique soutenue dans les marchés émergents, compensant ainsi les effets sur la croissance européenne des mesures d'austérité prises dans l'UE.

"La consommation et l'investissement aux Etats-Unis et dans les pays émergents porteront la croissance mondiale", ce dont va bénéficier le CAC 40, juge Géraud Missonnier, senior sales trader chez Saxo Banque, dont les prévisions sont de 4.000 points pour le CAC à fin juin et de 4.300 points à fin décembre 2011.

Le niveau élevé attendu en matière d'investissements dans les actions devrait également soutenir la hausse du marché l'an prochain.

"Le retour de l'inflation va inciter les investisseurs à se retirer des investissements dans le fixed income et à revenir vers le risque", estime Arnaud Scarpaci, gérant de fonds chez Agilis Gestion, précisant que les valeurs liées aux matières premières devraient être à la mode l'année prochaine.

Il envisage un CAC 40 à 4.500 points en milieu d'année prochaine et à 4.750 points à fin 2011.

Depuis le début de l'année, le CAC 40 a perdu 3,2%, pénalisé notamment par les craintes de propagation des crises de la dette grecque et irlandaise.

Avec Blaise Robinson à Paris et le bureau de Bangalore, édité par Dominique Rodriguez